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Crise en Guinée: « Le constat d’échec des soutiens du pouvoir, invite le Chef de l’État à la prudence », Habib Marouane Camara

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C’est un truisme absolu de dire au Chef de l’État, attention !

La réalité du terrain, avec les contestations sociales fréquentes , jusque-là acquis, doit nous amener à pousser des réflexions et apporter des solutions non pas circonstancielles mais définitives et évidentes. C’est une nécessité urgente. Ces crises en répétition sont le constat d’un échec avéré des soutiens du Président.

La réalité du terrain contredit formellement les dires de certains flatteurs qui ronronnent autour de lui et qui clament partout et en tout lieu, avoir la maîtrise du terrain politique. L’exemple de forêt avec la recrudescence des violences jusqu’à mort d’hommes ou les récentes manifestations dans son propre fief pour des réclamations sociales est illustratif. L’échec des interfaces est une réalité incontestable.

Le rejet des émissaires du pouvoir central et la sourde oreille que font les citoyens à la base, illustrent l’impersonnalité et l’impopularité des interlocuteurs. Ils sont considérés par le bas peuple comme étant des obstacles vrais sans affect rationnel à ses besoins primaires. C’est une rupture de confiance assez perceptible.

L’autre constat d’échec, c’est l’insensibilité, l’illégitimité des flagorneurs vis-à-vis des préoccupations premières du citoyen lambda. Ils incarnent la trahison dans le subconscient de la grande majorité qui croupit dans une misère profonde.
A voir et entendre les messagers du Chef de l’État, chacun d’eux, met plutôt son image en avant que celle du Président. Chacun d’eux, cherche à défricher une parcelle d’influence et faire croire qu’il est avec la base. Alors que c’est du pipeau.

Ils marchandent plutôt l’image du Président pour un profit personnel soit pour influencer les décisions ou pour conserver des intérêts et des postes au détriment de la seule personne du Président de la République.

Ils se font passer pour l’œil, l’oreille et la bouche du Président, une fois en face des populations. Et, au Pouvoir, ils vendent des illusions, affirment avoir le monopole des réseaux sociaux et jouent aux grands mobilisateurs.

Alors qu’ils ne sont que de dangereux flatteurs qui ne sont ni avec le Président ni avec le peuple.

Pr. Alpha Condé qui est le seul à être jugé sur le bilan pour avoir bénéficié du suffrage populaire, doit faire attention et mesurer avec optimisme et prudence les derniers développements politiques.
Il doit renouer le contact avec la base et ne plus être attentif aux illusionnistes qui ont longtemps abusé de son image et de sa personne.

Toutes les manifestations politiques ou sociales que le pays a connues ces derniers temps avec le déficit accru d’interlocuteur fiable est l’une des preuves les plus expressives pour mesurer la profondeur de la rupture de confiance. Il a plus d’allumeurs de feu que de sapeurs-pompiers.

Le fait de voir le feu sortir de sa propre maison n’est pas le signe de son rejet mais l’échec de ses interlocuteurs. Certains avaient dit que la forêt était acquise à leur cause et que le Président n’avait qu’à les suivre. Le résultat est connu de tous. La réalité a démenti les dires de ces derniers. Pourquoi les alliés politiques et d’intérêts du parti au pouvoir disparaissent des radars pendant les moments difficiles pour le régime ? La CODENOC ou CODECC n’est autre qu’un instrument d’arnaque qui n’a plus sa raison d’être. C’est une coquille vide.

En Haute-Guinée, fief traditionnel du pouvoir, les violences récentes attestent que le terrain est entrain d’être perdu.
La vérité est que peu travaille convenablement et le reste, en grand nombre, œuvre par calcul et intérêt personnel.

Où sont ces supposés grands mobilisateurs ? Comme l’avait écrit Ahmadou Kourouma : « Quand le tam-tam frappe, on ne se proclame pas meilleur danseur, on le prouve », fin de citation.
Le Président doit tirer les leçons qui s’imposent.

L’urgence du terrain et la vérité des faits doivent l’amener à revoir le cas des alliés sans attache et versatiles qui courent après le confort et la réputation personnelle. La politique, ce n’est que faire le boucan.

A bon entendeur, salut !

Par Habib Marouane Camara, Journaliste-Chroniqueur, ancien prisonnier d’opinions.