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La NGR d’Abé Sylla : « ni de la mouvance présidentielle ni de l’opposition traditionnelle. »

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La NGR d’Abé Sylla : « ni de la mouvance présidentielle ni de l’opposition traditionnelle. »
Où se situe donc la nouvelle génération pour la République (NGR) sur l’échiquier politique national? Le positionnement du parti de l’homme d’affaires Ibrahima Abé Sylla suscite cette question devenue récurrente aussi bien dans l’opinion publique que dans les médias.

Heureusement, cette fameuse question a reçu récemment une réponse on ne peut plus claire du fondateur du parti en personne, qui en a fait la révélation, dans la rubrique ‘’Face-Débat’’ du journaliste Mamadou Oury Diallo : « la NGR n’est ni de la mouvance présidentielle ni de l’opposition traditionnelle. » En prélude à une élection présidentielle imminente, cette déclaration vaut son pesant d’or et mérite bien d’être soulignée. Alors, que faut-il y comprendre et en déduire? En fait, la configuration actuelle de l’arène politique nationale y est certainement pour quelque chose. Pourquoi?
Deux pôles naturellement antagoniques sont engagés depuis des mois dans une épreuve de force interminable… D’un côté, la mouvance présidentielle : un ralliement de partis politiques qui accompagnent le président Alpha Condé et soutiennent activement ses actions. De l’autre côté, il y a le front national pour la défense de la constitution (FNDC) : une coalition d’organisations de la société civile et de partis politiques qui mènent une lutte farouche contre les restrictions de libertés, le déni de démocratie et un 3e mandat présidentiel d’Alpha Condé.

Entre ces deux pôles irréductibles, la NGR, devenue opposition parlementaire depuis les élections législatives controversées du 22 mars dernier, semble vouloir s’établir en ‘’opposition modérée’’. Dans cette perspective, le parti d’Abé Sylla a dans sa ligne de mire deux franges de la population au sein de la majorité silencieuse. La première frange concentre tous les Guinéens déçus de la gouvernance d’Alpha Condé dont le bilan des deux mandats est jugé catastrophique. Et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux! La seconde frange visée serait tous les militants de l’opposition et autres citoyens qui reconnaissent le bien-fondé des récriminations du FNDC mais trouvent ses méthodes de lutte improductives et dommageables; et pour cause : répressions policières, arrestations violentes et tueries émaillent généralement les manifestations de rues appelées par cette coalition. Les citoyens qui désapprouvent en sourdine ces méthodes jugées ‘’irresponsables’’ méritent d’être représentés…

Dès lors, la NGR, pour concrétiser cette posture ‘’d’opposition modérée’’ devra rapidement se mettre en campagne, cibler la majorité silencieuse de Guinéens en offrant à celle-ci un discours et un programme qui fassent l’écho aux préoccupations et aux attentes des populations en matière d’unité nationale, de justice, de démocratie, d’emplois, d’infrastructures de base, d’éducation, d’électricité, d’eau… Bref, tout le minimum vital à même d’améliorer les conditions de vie des populations, dont Alpha Condé a été incapable en dix ans de règne ‘’absolu’’…

Il convient de rappeler que, antérieurement, notamment lors des élections présidentielles de 2010, la NGR avait conclu une ‘’triple alliance’’ avec l’UFDG de Celloun Dalein Diallo et l’UFR de Sydia Touré. Le parti en a tiré, à ses dépens, ses premières leçons d’apprentissage de la dure réalité de la politique partisane. Quant à l’élection présidentielle de 2015, le leader de la NGR avait rallié la mouvance présidentielle en soutenant la candidature du président Alpha Condé alors candidat à sa propre succession. Une autre expérience non moins marquante dans le cheminement du manager politique.

L’honorable Abé Sylla de la NGR : un profil présidentiable?

Parmi les premières candidatures annoncées pour l’élection présidentielle du 18 octobre prochain, figure en bonne place celle du leader de la Nouvelle Génération pour la République (NGR). C’est d’ailleurs lui, qui, en premier, s’est déclaré candidat. C’était le 26 juin dernier au micro de Jacques Roger Show, une émission interactive radiodiffusée au Maryland. Une candidature audacieuse, mais, au demeurant, bien intéressante au regard du parcours de l’homme, de ses idées, sa vision et ses réalisations… Explication.

Un aspirant atypique à la fonction présidentielle

Une remarque s’impose : toutes les grandes figures actuelles de l’opposition (parlementaire et extra parlementaire) ont toutes ou presque été; antérieurement, des fonctionnaires, des ministres ou premiers ministres. Abé Sylla, est, sans contredit, l’exception qui confirme cette règle établie en Guinée. Jamais il n’a participé à un gouvernement, a fortiori émargé à la fonction publique guinéenne. De ce fait, il incarne une nouvelle voie… Lui qui se présente comme « une alternative à l’échec des politiciens. » Refusant l’étiquette galvaudée de ‘’politicien’’, il se définit volontiers comme un manager pur et dur qui revendique une certaine « perspective managériale pour la gestion et le développement de la Guinée. » Rhétorique ou déformation professionnelle? D’ailleurs, il avoue s’être engagé en politique « par patriotisme », pour servir et enrichir le peuple et non pour se servir et s’enrichir sur le dos du peuple. Tel semble être son leitmotiv. Donc son engagement en politique, vise entre autres, selon lui, à réparer tant soit peu, les torts causés à ce peuple martyrisé par l’histoire et la gabegie… Lui qui reconnaît, avec un profond regret que, les régimes civils et militaires qui se sont succédé en Guinée, ont tour à tour semé, entretenu et exacerbé les divisions ethniques. Et c’est pourquoi, il souhaite organiser, s’il est élu, une conférence nationale de justice et vérité en ayant comme objectif de réconcilier le Guinéen avec son passé douloureux et amener le pays vers un développement durable, scientifique et inclusif.

Un capital de réalisations sociales et d’investissements qui force l’admiration

De mémoire de Guinéen, l’honorable Abé Sylla est le premier fils du terroir qui n’a pas attendu d’être nommé ou élu pour venir en aide aux populations démunies. De descendance noble, il est de l’ethnie soussou, une langue qu’il parle à la perfection malgré son long exil en Amérique du Nord. Nombre de ses réalisations caritatives et ses investissements militent en sa faveur et parlent plus éloquemment pour lui, mieux que quiconque. En voici quelques exemples…
En 2014, il a fait don d’un hôpital flambant neuf à la population de Fanyié dans la préfecture de Forécariah. Cet hôpital moderne et complètement équipé avait été réalisé sur fonds propres. Coût de réalisation : environ 2 milliards de GNF. Dans la même foulée, il a aussi gracieusement doté en lots de médicaments plusieurs hôpitaux et centres de santé basés en Haute-Guinée, à Labé et Lola.
Dans le district de Tatagui, à Sèguèya, dans sa préfecture natale (Kindia), le président de la NGR a financé, via son organisme de charité ‘’Sylla Fondation’’, la construction et l’équipement d’une école de 3 classes; en plus d’offrir des fournitures scolaires aux élèves de celle-ci.
Dans le secteur de l’énergie, l’honorable député intervient en Guinée à travers la filiale locale de son entreprise AIS Internationale. En 2017, cette filiale a acquis un contrat de concession de type BOT pour remettre en état la centrale électrique Tombo 3 afin de produire de l’électricité bon marché.
De plus, Abé Sylla a imprimé sa marque dans le domaine de l’audiovisuel; étant le fondateur de la Radio et de la télévision Gangan. Deux médias qui emploient plusieurs journalistes, animateurs et techniciens.
Bref, tous ces œuvres charitables et investissements poursuivent le même but : contribuer à sa manière pour alléger la précarité ambiante et soulager la misère des populations rurales et urbaines.

Une réussite professionnelle exceptionnelle… incarnation du rêve américain

Bachelier, Abé Sylla a quitté son pays natal pour la Côte-d’Ivoire où il a entrepris des études à la faculté des sciences de l’Université d’Abidjan de 1968 à 1970. Par la suite, il poursuivra sa formation universitaire aux Etats-Unis; précisément au département de génie électrique de l’Université du Maryland entre 1970 et 1974. L’année suivante, il décroche une Maîtrise en électricité électronique à l’Université d’État de Pennsylvanie.
Retour en Côte-d’Ivoire où il entame son cheminement professionnel et y acquiert une solide expérience dans les secteurs public et privé ivoiriens. Il participe entre autres à la mise en œuvre du plan national d’électrification de la Côte-d’Ivoire via l’EECI. Plus tard, il s’exile au pays de l’Oncle Sam pour y vivre le rêve américain. Et c’est là justement qu’il a mis le pied à l’étrier. Lentement mais sûrement, il a accumulé une expérience professionnelle solide et variée de plusieurs décennies, acquise dans l’administration publique fédérale et le secteur privé; avant de se lancer en affaires. Ce faisant, il crée une entreprise privée de droit américain dénommée AIS Engineering dont il devient le PDG. La croissance des affaires générées par celle-ci aura favorisé son expansion à l’intérieur des Etats-Unis et à l’international. Bref, son intelligence des affaires et ses talents de manager lui ont valu une réussite peu commune de chef d’entreprise. Un franc succès!

Une vision inclusive et sympathique du pouvoir…

Natif de Kindia et d’ascendance paternelle aristocratique. Son grand-père, Almamy Sény Sylla, fut le dernier chef de canton de la Guinée coloniale. Adolescent et très proche de ce dernier, il l’observait dans ses échanges quotidiens avec les populations locales placées sous son autorité. Un aïeul qui fut, dit-il, un chef très proche des gens, accessible, ouvert et à l’écoute de ses administrés. Abé Sylla reconnaît avoir été particulièrement marqué par cette époque historique. Doit-on aussi croire qu’il en a hérité son approche inclusive et sympathique de la ‘’chefferie’’?

Max Camara