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Les interrogations d’un citoyen Deuxième Partie : La candidature probable mais certaine d’Alpha Condé et le devenir de la nation (in le Populaire)

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Si la désignation de monsieur Alpha Condé n’était pas une surprise, comme l’affirment certains leaders de l’opposition, cela signifie, comme relevé plus haut, qu’elle est évidente. Que les responsables politiques en question le savaient très probablement. Dans cette hypothétique, et dans tous les cas, les Guinéens ont le droit d’avoir la réponse à un certain nombre de questions.

La première de celles-là :

  • – où est passé le FNDC depuis le 6 août 2020 si l’on sait qu’il n’y a eu aucune réaction pertinence de sa part après la désignation d’Alpha Condé à sa propre succession ?
  • Qu’entend-il par dialogue ? Avec quelle autorité légitime voudrait-il négocier après avoir dit haut et fort qu’il ne reconnait ni assemblée nationale élue, ni le référendum constitutionnel ?
  • Quelle est finalement son ambition, la finalité de sa lutte dès lors qu’il a affirmé qu’il n’est pas un mouvement politique à vocation de diriger ?
  • Aurait-il mené les Guinéens en bateau : les partis politiques d’opposition compris ?

La deuxième série de questions concerne toute la période de combat pour la démocratie depuis les élections multipartites de 2010.

Des manifestations et de leur finalité 

  • Pourquoi l’opposition a-t-il organisé des manifestations durant une dizaine d’années si l’issue devrait être un troisième mandat pour le président actuel ?
  • Pourquoi avoir enregistré plus de 200 morts et des centaines de blessés au nom de la lutte pour la démocratie si monsieur Alpha Condé et le RPG allaient continuer à régenter la Guinée ?
  • Que diront les dirigeants de l’opposition aux familles des centaines de morts, de blessés, de détenus dans les prisons de Conakry, de Soronkoni et ailleurs. ?
  •  Que diront-ils à leurs militants, sympathisants et autres soutiens de l’ombre qu’ils soient politiques ou financiers ?
  • Les manifestations n’auraient-elles servi qu’à masquer les faiblesses du pouvoir d’Alpha Condé comme le théâtre, le sport et autres manifestations culturelles ont sauvé le parti démocratique de Guinée (PDG) ? En clair, à l’accompagner dans sa mandature décennale ?
  • Pourquoi avoir mobilisé plus d’un million de personnes et les inviter à rentrer à la maison sans que le pouvoir tombe ? Y aurait-il des freins d’une telle action au sein de l’opposition et du FNDC ?

Des composantes de l’opposition et les jeux d’influence 

Bien de Guinéens se posent la question de savoir de quoi est faite l’opposition dans ses différentes composantes. Du coup, un certain nombre d’interrogations se posent :

  •  L’opposition guinéenne serait-elle une assemblée de partis politiques, de personnes, de mouvements dont les membres se serviraient des uns, les plus puissants en termes de mobilisation, au profit des autres ? Y compris du pouvoir ?
  •  La classe politique de l’opposition a-t- elle encore une ligne de conduite, un idéal et une stratégie commune pouvant mener les Guinéens à la démocratie ?
  • Se sentirait-elle submergée par la puissance de l’adversaire ?
  • Pourquoi tant de renoncements, comme l’annulation de la manifestation du 6 août 2020, date de la convention du RPG ?
  • Pourquoi se soucier de l’organisation d’examens scolaires qui relève d’un État qu’on combat ? Bref, quel intérêt y a-t-il à ménager l’adversaire à son propre détriment ?
  • Combien de temps les Guinéens doivent-ils encore attendre pour que les responsables politiques de l’opposition actuelle tiennent leur promesse de faire partir Alpha Condé en vue d’instaurer la démocratie ?
  •  Cette opposition va-t-elle donner raison à celles et ceux qui étaient en son sein et qui se retrouvent désormais de l’autre bord ? Ces colistiers d’hier qui l’accusent de toutes les maux, de toutes les faiblesses, de toutes les insuffisances et incapacités auraient-ils vu juste ?
  • Pourquoi l’opposition guinéenne n’a pu mobiliser en sa faveur, après des années de combat, la communauté internationale comme l’a réussi le Mali en quelques semaines seulement ?
  • Pourquoi le mutisme, au sein de l’opposition, de certains pourfendeurs du pouvoir ? Lesquels ne sont font plus entendre alors qu’ils étaient souvent en première ligne.  Désenchantement ou mise à la touche ?
  • A quoi servirait aujourd’hui à un Guinéen de soutenir si tous les sacrifices consentis ces dix dernières années en termes de brimades, répressions, arrestations, meurtres, assassinats, destruction de biens matériels, immobiliers, financiers, commerciaux, etc. devrait se renouveler en octobre 2020 ?

L’échéance d’octobre 2020 et la question cruciale 

Une question cruciale qui taraude bon nombre de Guinéens mérite plus que tout une réponse claire, objective et conséquente. Elle concerne l’attitude et les décisions à prendre à l’aune de la présidentielle à venir. Cette question est toute simple :

  • L’opposition guinéenne ira-t-elle à la parodie électorale du 18 octobre 2020 ? Avec quelle mot d’ordre ? Quelle stratégie ?
  • Sera-t-elle conséquente en respectant sa promesse de ne jamais concourir avec Alpha Condé sur la base de sa constitution du 22 mars 2020 ?
  • Se laissera-t-elle berner au dernier moment en participant à une élection dans laquelle elle ne fera que légitimer monsieur Alpha Condé, son assemblée, sa constitution et son troisième mandat en cas d’échec ?
  • Quelle caution donne-t-elle à ses militants et sympathisants en cas d’échec ?
  •  En un mot, qu’entend-elle faire pour sortir la Guinée de la situation actuelle qui compromet tout un peuple qui la regarde et compte depuis bien d’années sur elle ?

Le futur de la Guinée et de l’opposition dépendra des réponses apportées 

La réponse aux différentes questions évoquées et bien d’autres risque bien de dessiner la Guinée de demain et le devenir de l’opposition actuelle. Une opposition enfin au pouvoir qui aurait gagné le combat de la démocratie.

Un combat qui devrait être gagné maintenant. En tout cas, le 19 octobre 2020, il sera trop tard.  Le glas aura sonné non pas contre celui qui a été combattu une décennie durant mais contre une opposition qui, malgré sa lutte n’aura pu mener les Guinéens à la victoire.

En tout état de cause, pus d’un guinéen estime que les réactions de l’opposition sont bien plus le désarroi d’un capitaine qui navigue à vue, tangue de toutes parts et ne parvient pas à tenir le gouvernail pour atteindre le rivage. Bref, tout semble indiquer que l’opposition ne trouve pas la bonne voie, la bonne stratégie qui lui permettrait de tenir la dragée haute à un pouvoir arrogant, autocratique et borné dans ses ambitions et ses lubies de tout puissance.

Bon nombre de nos compatriotes estiment tout autant que l’appui de la communauté internationale, qui viserait à aider la Guinée à mettre fin à la violation des droits de l’homme, de la constitution et à la présidence à vie, ne pourrait aboutir qu’avec plus de transparence, de constance, de franc jeu et de détermination commune de la classe politique de l’opposition.

Ce n’est pas nier ce qui a été accompli fait que de rappeler ces conditions. C’est juste dire que la finalité de la lutte des dix dernières années n’est pas encore atteinte. Qu’un peuple attend plus que les promesses, leur réalisation.

En guise de conclusion 

Les responsables politiques de l’opposition devraient faire en sorte que le glas sonne contre l’adversaire qui avait promis de les achever par l’usure avant qu’il ne quitte le pouvoir.

Une chose est sûre, les Guinéens les attendent à la limite de la patience de tout peuple qui commence à se lasser tant du pouvoir que de l’opposition.

Il faudrait vite faire avant que cela ne soit, car la réaction d’un peuple désespéré de tout est dramatique pour tout politique qu’il soit en exercice ou de l’opposition.

Lamarana-Petty DIALLO
lamaranapetty@yahoo.fr