Il n’y a rien à négocier avec Alpha Condé. C’est honteux, qu’il nous parle de “processus de parachèvement des élections locales et communautaires “ tenues depuis février 2018. Partout ailleurs en Afrique, les élections se tiennent désormais sans heurts et violences et surtout dans les délais légaux.
Alpha Condé est convaincu que la violence paie.
Il suit méthodiquement le même mode opératoire depuis 2011 : à chaque journée de manifestation, il tue quelques manifestants pour obliger ses opposants à des dialogues dont il ne respecte jamais les accords. C’est ainsi, qu’au fil des ans, il a tué plus d’une centaine de jeunes gens et des milliers de blessés dont des handicapés à vie.
Il arrête les principaux leaders du FNDC issus de la société civile et propose un dialogue sur les élections aux leaders politiques du FNDC, comme pour dire que ces derniers ne sont intéressés que par ces élections.
Nous ne devons pas accorder une prime à l’impunité. Nous devons puiser dans nos ressorts les plus profonds pour poursuivre les manifestations jusqu’à ce qu’il renonce officiellement à son projet de se maintenir au pouvoir au-delà de 2020.
Hier, il a eu la réponse du peuple de Guinée qui a exprimé son rejet de son projet de 3 ème mandat dans les rues de la majorité de nos villes. C’est clair que son projet constitutionnel est mort-né.
Je suis très triste pour les jeunes gens assassinés froidement par les sbires d’Alpha Condé et en même temps en colère contre nos FDS qui laissent des criminels en leur sein, tuer leurs propres compatriotes.
L’armée guinéenne a toujours été l’exécutante zélée des tueries des dirigeants successifs de notre pays. A aucun moment, elle n’a été un rempart pour les civils désemparés, désarmés face à des dirigeants impitoyables. C’est très préoccupant, car nous ne sommes pas dans les années 1960, cette période de docilité des Guinéens au pouvoir. Les nouvelles générations tiennent à leurs libertés, donc elles continueront à manifester pour les réclamer. Il est donc intolérable qu’à chaque manifestation, que les FDS assassinent lâchement les jeunes manifestants. Honte à eux.
Ils veulent accompagner Alpha Condé jusqu’à sa mort au pouvoir, puis faire un coup d’Etat pour empêcher le dauphin constitutionnel de conduire la transition.
Ils ne sont pas avec le peuple, mais contre le peuple qui s’est toujours mobilisé pour se libérer de la dictature.
Nous devons leur dire clairement, que nous ne sommes pas fiers d’eux. Ils ne sont payés que pour être un rempart inexpugnable pour les dictateurs, et non pour nous protéger.
La démocratie et l’alternance au pouvoir ont eu droit de cité au Ghana, au Bénin, au Niger, au Nigéria, au Mali, grâce à l’armée qui a pris ses responsabilités en mettant fin à la confiscation du pouvoir par des dirigeants autoritaires. Il est donc inacceptable que l’armée guinéenne continue de noyer dans le sang toutes les aspirations des Guinéens à la démocratie et à l’Etat de droit.
On n’a pas pas affaire à Alpha Condé, qui fuira à la vue d’une foule, mais bien à l’armée. C’est l’armée qui est contre la démocratie en Guinée.
Le moment est venu, que les militaires se fassent pardonner pour tous les malheurs, qu’ils nous ont fait subir depuis six décennies. Nulle part ailleurs en Afrique, les élites entières d’un pays n’ont été décimées, sauf en Guinée.
Depuis les années 1990, ce sont les jeunes militants qui sont exécutés à chaque manifestation.
Nous pouvons accepter leur pardon, mais à condition, qu’ils choisissent la démocratie pour se réconcilier avec le peuple de Guinée.
Nous sommes tous des Guinéens, rien ne sert de jouer aux hypocrites, disons nous en face les vérités qui blessent.
“Ceux qui luttent, sont ceux qui vivent “.
Alpha Saliou Wann