Chaque jour, des déchets s’accumulent dans le cerveau. Chaque nuit, lorsque nous dormons, le système dit glymphatique veille à leur élimination. Et il semblerait, d’après une étude publiée dans Nature Communications, que ce système glymphatique n’apprécie pas le sommeil de pleine journée. Les siestes, en quelque sorte. Puisque son fonctionnement « n’est pas uniquement basé sur le sommeil ou l’éveil, mais sur les rythmes quotidiens dictés par notre horloge biologique », explique Maiken Nedergaard, l’un des auteurs. On parle de rythme circadien.
En étudiant des souris, et plus précisément en les anesthésiant durant la période où elles devraient dormir – la journée, les souris étant nocturnes -, les chercheurs ont observé que le système glymphatique continue de fonctionner au moment où elles auraient dû dormir. Or, chez l’humain, le rythme circadien est réglé sur un cycle où la nuit est consacrée au sommeil, tandis que le jour est dédié à l’éveil. Et il a déjà été constaté qu’un sommeil perturbé conduit à une dégradation du système glymphatique, permettant à des protéines toxiques de s’accumuler dans le cerveau.
Selon Maiken Nedergaard, « ces résultats suggèrent que les personnes qui comptent sur les siestes de chat pendant la journée pour rattraper leur sommeil, ou qui travaillent la nuit, peuvent être à risque de développer des troubles neurologiques ». Dont la maladie d’Alzheimer et la démence.