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Les victimes des massacres du 28 septembre 2009 réclament toujours justice et la CPI a décidé d’agir !

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MASSACRES DU 28 SEPTEMBRE 2009
LA CPI MENACE

Les victimes du massacre du 28 septembre 2009 réclament toujours justice et la CPI a décidé d’agir.

I) L’ULTIMATUM ET LA MENACE DE LA CPI
Les viols massifs en plein air et les meurtres du 28 septembre 2009 au stade du même nom sont encore non élucidés. Malgré le rapport nominatif et accablant de MOHAMED BOUDJAOUI, rendu au nom des Nations-Unis le 16 décembre 2009.

Face à la lenteur de la justice guinéenne, la Procureure générale FATOU BOM BENSOUDA de la Cour pénale internationale (CPI) a menacé les autorités guinéennes de statuer sur les douloureux évènements du 28 septembre 2009.
Ce, en se basant sur le fameux principe de complémentarité concrétisé par les articles 17 à 53 du Statut de Rome de la CPI, signé le 17 juillet 1998 et entré en vigueur le 1er juillet 2002, auquel 122 États sont parties dont la Guinée.

La CPI n’a jamais eu pour vocation de remplacer les juridictions nationales.
En effet, « la CPI ne se saisit d’une affaire que si l’État concerné n’a ni la volonté ni la capacité de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves ».
Les autorités administratives et judiciaires guinéennes ont donc jusqu’au 31décembre 2020 pour statuer sur ces odieux crimes.

II) LES FAITS ACCABLANTS DU LUNDI NOIR

Le lundi 28 septembre 2009, cela fait 11 ans, une manifestation des Forces Vives de la Nation, composées d’acteurs politiques et de la société civile, a été réprimée dans le sang par la garde prétorienne au Stade de Conakry.

La contestation de l’opposition, qui visait à s’opposer à une éventuelle candidature à la présidentielle de 2010 du capitaine MOUSSA DADIS CAMARA, alors chef de la junte et du CNDD, a viré au drame.
Officiellement, le bilan de la répression fait état de 157 morts, 109 femmes violées, 89 portés disparus et 1200 blessés.

III) LENTEUR ET/OU MANOEUVRES DILATOIRES
La lenteur de la procédure augmente la peine chez les victimes et proches, mais n’affecte pas leur espoir d’obtenir justice, préviennent la présidente de l’AVIPA, Mme ASMAOU DIALLO et Maitre HAMIDOU BARRY, le coordinateur du collectif des avocats des victimes du massacre.

Ouverte 7 ans plus tôt, l’instruction judiciaire sur le massacre est close le 29 décembre 2017 après l’audition de 450 victimes constituées en parties civiles et à la mise en accusation de 13 personnes renvoyées en procès.
Parmi lesquels les Colonels MOUSSA TIÉGBORO CAMARA, actuel secrétaire d’Etat à la Présidence en charge des services spéciaux, de la lutte contre le trafic de drogue et du crime organisé et CLAUDE PIVI, membre de l’équipe chargée de la sécurité du président ALPHA CONDÉ.
Actuellement 6 des 13 prévenus sont en détention à la Maison d’arrêt de Conakry.

En cavale depuis le 3 décembre 2009, TOUMBA DIAKITÉ l’ex-aide de camp de DADIS, considéré comme cerveau dans cette affaire, a été arrêté à Dakar et extradé en Guinée en mars 2017. Depuis, il est le seul détenu à la Maison centrale de Coronthie.

Selon maître PAUL YOMBA KOUROUMA, le pool des juges n’a pas interpellé toutes les personnes susceptibles de l’être et a refusé d’écouter les personnes dénoncées par Toumba qui seraient les cerveaux moteurs de cette opération.

En «exil forcé» au Burkina Faso depuis 6 ans, DADIS a été inculpé en juillet 2015 par le pool des juges pour son implication présumée dans le massacre.
Pour son avocat, Me JOCAMEY HABA, c’était pour l’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015.

Pour le procureur SIDY SOULEYMANE N’DIAYE, les 13 accusés vont comparaitre prochainement devant le Tribunal criminel de DIXINN ou au Palais de justice de la Cour d’appel de Conakry en cours de construction et dont la pose de la première pierre a eu lieu le 13 janvier 2020.

L’ASSEMBLÉE NATIONALE a adopté un budget de 78 milliards de francs guinéens (7,8 millions d’euros) pour le financement du procès dont 77% à la charge du gouvernement guinéen, les Etats 17% et l’Union européenne 5,8%.

Il est grand temps d’apaiser les souffrances morales et physiques des victimes et de leurs proches par le biais d’un procès équitable et exemplaire.

Pour un DEVOIR DE MÉMOIRE, pour « se rappeler, mais ne jamais reproduire ».

Que DIEU préserve la Guinée !

Nabbie Ibrahim « Baby » SOUMAH
Juriste et anthropologue guineen