Dès leur tendre enfance, on enseigne aux Algériens le rejet de la culture Amazigh (Berbère) en leur interdisant de parler cette langue, de l’étudier et de lui donner la place qui lui revient dans la société algérienne comme langue nationale et officielle.
Il est vrai qu’en Algérie, excepté l’Islam, toutes les autres religions et croyances sont fausses et leurs adeptes périront en enfer, c’est pourquoi les évènements de 1988 avaient suscité beaucoup d’espoirs. Des espoirs éphémères, car les islamistes, jouant les trouble-fête à la rescousse de la junte militaire, transformèrent cette dynamique populaire en une révolution mort-née.
Les islamistes voulaient utiliser la démocratie comme un moyen d’accéder au pouvoir pour instaurer une théocratie muselant toute forme d’opposition comme l’avait fait le pouvoir nazi en son temps. Mais voilà que la confrontation entre le truand portant des rangers et le schizophrène habillé en kamis fit des centaines de milliers de victimes.
Le militaire a fini par gagner la guerre contre l’islamiste tout en continuant à reconstituer les intégristes dans les écoles de la République transformées en zaouïas version hard mettant en avant le péril intégriste pour dissuader tout soulèvement populaire.
Ainsi, l’endoctrinement, l’abrutissement, l’appât du gain, la vanité, la misère morale ainsi que matérielle ont impacté profondément et négativement la société algérienne. En conséquence la machine devant entraîner la société vers la démocratie et la modernité a rouillé et des grains de sable ont envahi son engrenage.
Après tant d’épreuves, des nouveaux hommes politiques, occupant le devant de la scène actuelle algérienne, parlent encore de principes religieux dans une société où la morale et le civisme ont été piétinés par la culture religieuse. Le civisme et le respect, on ne les retrouve pas dans les rues d’Alger mais plutôt chez les « kouffars (Mécréants) », dans les métropoles occidentales où la religion n’est pas enseignée dans les écoles. Il est urgent d’en tirer des conclusions.
Au lieu de s’attaquer à Ferhat Mehenni, ce berbéristefondateur et premier Président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, que ces illuminés de militaires algériens aillent combattre en Palestine. Ils auront en face d’eux l’armée la plus redoutable au monde qui ne fera d’eux qu’une bouchée.
Mais, au fond, ils n’ont pas le courage de le faire, ce ne sont que des lâches, des minables, des incapables, préférant déverser leur haine débordante sur de braves Algériens pacifistes qui leur avaient montré pourtant la voie à suivre pour se libérer de la servitude et de la folie où ils se sont noyés.
Farid Mnebhi depuis Maroc pour focusguinee