Nous savons tous que dans les pays occidentaux, les médias annoncent les résultats selon les sondages à la sortie des urnes et après dépouillements partiels ou définitifs. D’ailleurs, le public est informé des résultats du scrutin traditionnellement par les grandes chaînes d’information avant sa proclamation officielle par les autorités compétentes.
C’est pareil qu’en Afrique, les médias et les candidats n’attendent pas la proclamation officielle des résultats pour annoncer pour les uns les résultats ou revendiquer pour les autres la victoire.
C’est le cas de la dernière élection présidentielle algérienne où le candidat Abdelmajid Tebboune avait revendiqué une large victoire dès après la fin du dépouillement .
A la présidentielle ghanéenne de 2016, l’opposant Nana Akufo-Addo avait lui aussi revendiqué la victoire avant la proclamation officielle des résultats.
Ni Tebboune, ni Addo n’ont été menacés de poursuites judiciaires par qui que ce soit.
A la présidentielle de 2000 sénégalaise de 2000, le président Abdou Diouf n’a pas attendu la proclamation officielle des résultats pour appeler et féliciter son challenger Abdoulaye Wade pour sa victoire historique. En 2012, à son tour, le président Wade fera de même avec son challenger victorieux Macky Sall.
Ces exemples prouvent que dans les pays civilisés, les élections se déroulent dans la transparence et ne sont pas sources de tensions ou de menaces contre les candidats opposés au pouvoir.
Le ministère de la Sécurité ne peut pas nous montrer des articles précis de nos différentes lois invoquées dans son communiqué qui condamnent l’annonce par les médias ou les candidats des résultats issus du dépouillement .
L’ARTICLE 83 alinéa 3 dispose :
Le procès-verbal de dépouillement est établi en plusieurs exemplaires signés des membres du bureau de vote. Immédiatement après le dépouillement, et dès l’établissement du procès- verbal, le résultat du scrutin est rendu public par le Président du bureau de vote et affiché par ses soins dans la salle de vote. Ce résultat n’a qu’une valeur provisoire.
Dès cet instant, l’information est classée dans le domaine public et personne ne peut interdire, qu’elle soit relayée par tout canal d’information au public.
L’Etat n’est pas au-dessus de la loi.
Aujourd’hui, tout candidat ayant à sa disposition l’ensemble des PV des bureaux de vote, peut valablement revendiquer sa victoire ou sa place au second tour.
Les intimidations illégales ne passeront pas.
Alpha Saliou Wann