Quelle foutaise ! Quelle provocation ! Dans sa stratégie de montrer les preuves tangibles de sa brillante élection à la magistrature suprême du pays, le nouveau Président de la République, Son Excellence El Hadj Cellou Dalein Diallo, avait finalement accepté de recevoir à son domicile privé de Dixinn les cinq émissaires de la Communauté internationale séjournant en Guinée pour, dit-on, dénouer la gravissime crise postélectorale qui secoue la Guinée.
Pour rencontrer Ibn Chambas et sa bande de corrompus, le nouveau Président de la République était entouré de ses principaux collaborateurs, dont les vice-présidents et d’autres membres du Conseil Politique de l’UFDG.
Après le retrait des cinq émissaires de la Communauté internationale, les honorables Ousmane Gaoual, Aliou Condé, Kalémoudou Yansané et Ibrahima Chérif Bah se sont également retirés tour à tour. Ils avaient leurs voitures stationnées dehors. C’est en voulant emprunter leurs véhicules que ces hauts cadres de l’UFDG ont été surpris par la visite indésirable d’une colonne de bérets rouges de la Garde Présidentielle.
Dans cette ambiance délétère, les honorables Ousmane Gaoual, Aliou Condé et Ibrahima Chérif Bah ont pu semer les bidasses pour se frayer un chemin dans le quartier. Quant aux honorables Fodé Oussou Fofana et Kalémoudou Yansané, respectivement Vice-Président Chargé des Affaires Sociales et Juridiques – Directeur de Campagne du Président de laRépublique élu et Vice-Président Chargé des Questions Economiques et Financières, ces deux personnalités ont été kidnappées par les milices du sanguinaire guinéen.
Ces arrestations prouvent à suffisance que le tyran guinéen n’accorde aucune importance aux fameux émissaires de la Communauté internationale, si ces derniers n’en sont d’ailleurs pas complices, puisque le nouveau Président de la République avait bel et bien martelé ne pas vouloir les accueillir à son domicile privé, mais plutôt au siège administratif du parti sis au quartier Hamdallaye-CBG.
C’est Ibn Chambas qui a longtemps plaidé pour que sa délégation soit reçue par le nouveau Président à Dixinn. Donc, il revient à Ibn Chambas de faire libérer immédiatement les hauts responsables de l’UFDG dont les ravisseurs ont pris la direction de Sèkhoutouréya.
Le nouveau Président de la République ne doit plus faire aucune concession avant la satisfaction totale de toutes ses exigences légitimes. Trop, c’est trop.
Mandian SIDIBE
Journaliste exilé à Paris
