Le journaliste, Moussa CFA Camara, travaille dans une Radio Privée de Conakry. Interpellé par des agents de la CMIS, il est embastillé. Pour sa libération et à court d’arguments, les flics avouent qu’ils l’ont pris pour un Peulh ! « On ne savait pas que tu étais Soussou, on t’a pris pour un Peulh ! »
Universellement les agents des FDS et par extension les policiers et les gendarmes sont responsables de la mise en œuvre de la loi. Depuis quand être Peulh est un crime ? Quelle est la loi ou quel est l’article du code de bonne conduite des agents des forces de l’ordre ont-ils cherché à appliquer ? Le silence particulièrement assourdissant de toute la hiérarchie policière ou de l’État est mortel pour l’entité géopolitique appelée Guinée.
De guerre lasse, la communauté peulh va ramasser son Fouta et foutre le camp de cette Guinée devenue de plus en plus infernale. Avec un territoire grand comme trois fois la Belgique et des ressources y compris humaines, le Fouta est possiblement un État qui a tout pour être viable ! On n’est pas forcé de vivre ensemble. Trop, c’est trop !
Pire, personne, ni institution, ni parti politique, ni société civile, ni personne-ressource y compris les escrocs peulh-mbatoula, les courtisans qui mangent dans l’assiette nauséabonde et corrompue du système Alpha, n’a ouvert sa grande gueule. Les nombreux et bruyants réseaux de média ont perdu la voix et se sont brisé les plumes…
La Haute mais très basse Autorité de la Communication a disparu des radars. Tout comme son pitoyable voisin, le fumeux ministère de la Citoyenneté. Y compris Reporters Sans Frontières. C’est lamentable !Les crises socio-politiques dans lesquelles baigne la Guinée depuis des temps immémoriaux sont marquées ces deux dernières années par des manifestations de rue à Cona-cris et à l’intérieur du pays et les grèves des enseignants. Pour la énième fois depuis 1958, le sang a coulé, le sang des Guinéens massacrés par d’autres Guinéens. Les agents des FDS, pour la plupart et depuis la période coloniale, se sont toujours mis au service des chefs et assurent exclusivement leur sécurité aux dépens des pauvres, des gouvernés. Perpétuellement brimés, lésés, humiliés par ces chefs.
Ces agents recrutés en fonction de critères illégaux et non réglementaires ont une formation de base extrêmement limitée. Formés à la hâte sur le maniement des armes pour tuer, piller et terroriser ; et formatés pour tuer les Peulhs. Ils sont les produits dégoûtants de la mise à mort en Guinée du système éducatif. Ce n’est pas un hasard si la Guinée est classée 48è sur les 50 pays africains pris en compte en 2020 par les Nations Unies en matière de niveau d’alphabétisation. La Guinée, après 62 ans d’indépendance, ne dépasse que le Soudan du Sud et le Niger ! Excusez du peu !
Sans Education, pas de policiers, ni de gendarmes, ni de médecins, ni de plombiers, ni d’électriciens, ni de juristes, ni de politiciens, ni de citoyens, ni de routes, ni rien de rien. Et de plus, dans cet environnement baignant dans la haine de l’Etat-voyou contre la Guinée et ses fils, tout est biaisé. Surtout depuis que le Grimpeur à Kankan a criminalisé les opposants en condamnant tout fils de la Haute Guinée qui voterait pour eux ! Singulièrement pour les hommes du Konyanké-Baffoué, être Peulh en Guinée, est un crime.
Depuis, il est quasiment impossible de comptabiliser les dégâts humains et matériels subis par les populations de l’Axe. Les agents dits de maintien d’ordre pénètrent dans les concessions, les maisons, pillent, volent et violent. Et surtout, ils profèrent des injures du type : « Vous les Peulhs, vous êtes des cafards, des rats, des punaises, des tortues. On va vous exterminer. Jamais un Peulh ne dirigera la Guinée ».
Que n’ont-ils pas fait au lieu-dit Gnaari Wada, Conakry ? Jusqu’à violer des lieux de culte pendant les prières, menacer, insulter…Entrant dans les domiciles privés, ces agents jettent des matières fécales dans les marmites des ménagères lorsqu’ils n’urinent pas dedans. En dépit de toutes les dénonciations des ONG, de la presse, d’Amnesty International, d’ATAC France, de l’OGDH, de Human Right Watch…, il n’y a jamais eu d’enquêtes pour trouver la vérité. Et rendre justice. Puisqu’ils ne sont pas sanctionnés, cela veut dire que les brutalités dont on les accuse, ils les ont commises en mission commandée.
Les patrons de ces assassins autorisés sont à plus de 99% des Malinkés-Konyankés. Pareil pour les hommes de terrain. Probablement infiltrés par les miliciens qu’a recrutés le sinistre Malick Sankhon. Ce patron de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale a transformé cette boite à sous en structure de financement des basses œuvres du RPG. Et, comble de cynisme, il s’en était vanté en public. Et n’a jamais été poursuivi… Les victimes des brutalités policières sont pour plus de 99% des non Malinkés, fils et filles de Basse Guinée, du Fouta et de la Foret.
Le Président de la République blanchit le Sieur Bafoué et ses sbires. En affirmant que les FDS ne sont pour rien dans la mort de ces personnes. Les manifestants se sont entre-tués. La Justice, émasculée, est restée aphone. Dans la Communauté peulh, M. Bafoué et ses agents sont comparés à un insecticide colonial, Timor. Où ils passent, des Guinéens, des Peulhs surtout, trépassent.
Historiquement, aussi loin qu’on jette un regard sur le passé guinéen, les « hommes en tenue » guinéens, policiers, gendarmes, douaniers, gardiens de la nature, militaires se sont comportés comme les pires ennemis des Guinéens. Ces agents sont issus des mêmes mécanismes de recrutement ethno-politiques et régionaux tels que dénoncés par le général Lamine Cissé du Sénégal en 2010, pour le compte du système des Nations Unies, de la CEDEAO et de l’UA. C’est de ce diagnostic qu’est issue la réforme du secteur de la sécurité qui, officiellement, est en cours. Le système dénoncé par le diagnostic n’a pas changé ; il a empiré. Le comportement de ces agents prouve à suffisance combien cette réforme s’est plantée ! Par ex., choses vues à de multiples reprises :
A l’Aéroport de Conakry-Gbessia, des douaniers se battent systématiquement pour « récupérer » des passagers peulhs pour les arnaquer. Qu’ils soient en règle ou non, avec la loi !
Sous le PDG, sur dix agents recrutés, dénonçait Kaba 41, il y a un Forestier, un Soussou, un Peulh, sept Malinké. Aujourd’hui, avec Alpha, c’est pire. Avec Damaro, les Konyankés, un sous-groupe malinké, ont émergé et trônent sur tout le système répressif mis en place par l’Alpha Gouvernance et ses assassins. En Avril 2013, on nettoie les FDS, la police en particulier, la plupart des commissaires et autres cadres venant du Fouta.
Pour ces hommes en tenue, l’Axe Bambéto Cosa, c’est à la fois un garde-manger, un supermarché gratuit et un bordel. On a surpris, il y a quelques années dans un bar, des policiers éméchés qui pavoisaient à la veille d’une manif de l’opposition sur l’Axe : « Demain, c’est la fête pour nous ; on va avoir des téléphones portables, du fric, à manger et des femmes ! » Le maintien d’ordre est une opportunité.
Encouragés par le silence de leurs chefs, ils ont élargi le champ de leurs opérations de banditisme à Kaloum, Coyah, Dubréka, Kamsar, Labé (où, affamés, ils pillent même des boulangeries !), Nzérékoré…
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