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« Sélection’’ du 18 octobre 2020 en Guinée: le triomphe d’une médiocrité collective…( Aissatou Cherif Balde)

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Après le coup d’Etat constitutionnel du 22 mars 2020 émaillé du sang des innocents guinéens, ‘’la sélection’’ du 18 octobre 2020 ne pouvait faire exception. Car les organisateurs de cette mascarade électorale n’étaient composés que des opportunistes, des imposteurs, des divisionnistes, des assoiffés du pouvoir, quitte à marcher sur les cadavres.

Alors un tel triomphe, s’il en est ainsi, demeure sans surprise celui du camp de la médiocrité, du clanisme, de l’imposture, de l’obscurantisme, de la haine et de l’inefficacité. Un triomphe sans gloire qui a enfanté une horde usurpatrice de loups affamés, tuant encore et encore juste après ce fameux scrutin plus de 46 citoyens guinéens innocents et faisant de nos jours plus de 322 prisonniers politiques.

Ainsi donc, après la confirmation sans surprise par la Cour constitutionnelle à la solde de l’échec du greffe de la démocratie en Guinée le samedi dernier, il est évident que l’alternance démocratique en Guinée est pour le moment enterrée.
Mais au fond, à bien analyser le discours de Mr Alpha Condé tenu après la confirmation des résultats de la CENI, l’on se rend compte que cette victoire dissimule mieux le déchaînement des luttes factionnelles, qui parasitent non seulement les institutions politiques mais aussi les administrations publiques, les syndicats, les coordinations régionales, et autres entités d’ordre religieux du pays. C’est dire que cette victoire est aussi celle d’une médiocrité collective.

Un tel triomphe ressort les conséquences du découpage à l’équerre du continent consécutif à la Conférence de Berlin de 1885 qui a donné naissance à des États interethniques où cohabitent majorités et minorités n’ayant pas le même fondement social et sociétal. Un découpage source de division ethnique et politique, même si au fond il n’y a pas forcément adéquation parfaite entre appartenance ethnique et adhésion politique.

Avec cette victoire sans gloire, ils vont sans doute s’activer à faire triompher la fatalité au sein de la société guinéenne, pour ainsi maintenir leurs intérêts égoïstes au détriment du peuple de Guinée qu’ils ont rendu, d’ailleurs pauvre, arriéré, impuissant, du peuple qu’ils ont massacré.

En effet, la Guinée est tenue par des fanatiques aux allures despotiques prêts à faire le sacrifice de tous les Guinéens pourvu qu’ils puissent garder le pouvoir.

Aujourd’hui, force est de trouver des voies et moyens afin que le peuple de Guinée arrive à se libérer de ces sangsues. Et cela n’est possible que si dans une union sacrée, les Guinéens parviennent à tourner dos à ces monstres qui tiennent ce pays d’une main de fer. C’est seulement en faisant preuve d’union, de bonté, de bon sens, d’humanisme et de solidarité qu’il sera possible de triompher sur la conspiration, la manipulation fourbe et cynique de ces fascistes.

Ainsi pour casser ce système mafieux et effacer ses empruntes pour les jeunes générations, il faut à la Guinée un nouveau leadership qui doit impérativement être mené par une personnalité attachée aux valeurs morales immaculées, loin de toute instrumentalisation politique sur fond d’ethnocentrisme.

En somme, il faut aux Guinéens ce leader avec lequel la Guinée ne sera pas la risée des puissances impérialistes, donc un leader capable de s’assurer de l’adhésion de tous les Guinéens à ces idéaux pour ainsi éviter de nous fabriquer des militants extrémistes, capables de se réjouir de l’assassinat d’autres compatriotes, sans conscience aucune, des suivistes sans aucun sens de discernement.

En effet, c’est cet homme ou femme dont les actions sont capables de faire rêver ou inspirer les autres d’apprendre, d’entreprendre davantage qu’il nous faut aujourd’hui. Donc cet homme ou femme politique qui de par ses actes mérite son statut de leadership, ainsi au fil du temps, il verra que le temps d’arriver au sommet sera plus court que possible.

À Mr. Alpha Condé, je dirai que « je préfère un futur imprévisible à un futur imposteur ».

Et dans l’obscurité que vous nous avez imposée, j’avancerai au clair de ma plume.

Aissatou Chérif Balde la politique autrement.