A l’opposition, ça ne mange pas, ça ne boit pas et ça ne grossit.
On est tous d’accord, qu’il n’est pas facile d’être opposant, tenir longtemps sur son banc pendant que l’argent coule à flot, à un moment où la conviction est si mince qu’elle est assimilable à un grain de fonio dans un désert.
Le pouvoir recrute, arroge ses opposants de prébendes, offre des opportunités aux plus creux des républicains.
Le plus important, c’est d’isoler Dalein, affaiblir l’opposition et pour cela, le pouvoir est prêt à débourser le blé sans calculer.
Le cabinet du chef de file de l’opposition embauche plus qu’il n’en a besoin. C’est compréhensible, il faut faire de la place pour tout le monde. Surtout à ceux qui ont faim mais qui refusent de la boucler. Il faut embaucher subtilement les grandes bouches qui puent de galère.
Il faut trouver à manger et à boire pour eux qui sont guidés par la danse du ventre.
Car, un ventre affamé n’a point d’oreilles, et il faut avoir peur de sa bouche qui est armée.
Le cabinet du chef de file est une bonne mangeoire. Il faut cependant élargir le partage de la prospérité pour espérer bouffer au calme.
Le banc de l’opposition est dur et le COVID-19 est là, Ebola frappe. Et pourtant, la politique ne fait pas bon ménage avec la pauvreté. Il faut coûte que coûte préparer son trésor de guerres.
Il faut être un Dalein pour tenir aussi longtemps.
Aux nouveaux opposants salariés, vous serez désormais avocats et porte-parole du régime actuel. Et le paradoxe est que c’est seulement en Guinée qu’un opposant refuse le poste de Ministre mais accepte avec joie et ferveur un poste dans un cabinet à l’image de celui du chef de file de l’opposition.
Alpha Condé va mieux respirer sur Twitter et faceebook, il a trouvé un emploi temporaire pour les agitateurs.
La vérité est que les temps sont durs. Trouver à manger et à boire aux politiciens les plus nécessiteux, c’est aussi sauver des humains menacés de disparition.
Et n’oubliez pas qu’en Afrique, il est malpoli de parler en mangeant.
Bon appétit !
Marouane.