Il est naturel que lorsqu’un régime illégitime et violent, porté par un octogénaire, montre des signes indéniables d’essoufflement, les acteurs politiques en général et ceux qui se croient plus rusés en particulier, aiguisent leur appétit à travers des spéculations objectives ou erronées sur le futur proche.
En ce qui concerne notre pays, la pratique consiste à nouer des alliances tacites en toute discrétion ou faire des rapprochements souvent inimaginables entre politiciens d’une certaine catégorie afin d’espérer peser sur la balance au moment opportun. C’est ce qui pourrait expliquer le fait qu’Alpha Condé ne soit plus une cible de critiques pour certains acteurs politiques d’autant plus que celui-ci est d’un âge très avancé (un facteur naturellement encourageant pour les spéculateurs).
L’histoire politique de notre pays étant faite de répétitions, alors chaque aspirant au pouvoir identifie d’une part celui qui pourrait être le véritable obstacle à ses ambitions pour le combattre avec acharnement, et se rapproche de celui qu’il estime pouvoir être son tremplin d’ascension vers l’objectif visé. Et cela, peu importe sa crédibilité ou son passé politique. Toujours est-il que c’est son importance ou sa capacité de nuisance qui détermine les raisons de l’intérêt qui lui est porté.
Ceci démontre que la population n’a ni prospérité ni démocratie à espérer sur le court et moyen terme. Et pire, le spectacle de la guerre des éléphants aux pieds cassés risque de ne faire que du bruit et soulever de la poussière en attendant qu’un éventuel imprévu surprenne encore les plaisantins de notre triste paysage politique pour les mettre hors-jeu.
Aliou BAH
MoDeL