De nouvelles recherches indiquent que la consommation des fruits de datte améliore la fertilité chez les animaux de sexe masculin. L’administration d’extraits de fruits de datte a des populations de rats a permis de réduire le taux de spermatozoïdes anormaux, gage d’une meilleure fertilité.
L’étude a été menée au sein des laboratoires vétérinaires de l’université d’Abuja au Nigeria et publié le 1er février dernier. L’objectif était d’évaluer les effets thérapeutiques d’extraits de fruit de datte (Phoenix dactylifera) après une toxicité induite par la cyperméthrine, une substance active contenue dans les insecticides.
La cyperméthrine est un pyréthrinoïde synthétique neurotoxique couramment utilisée comme synergiste pour augmenter la puissance des insecticides. En Afrique, en Asie et au moyen orient la cyperméthrine avait été recommandée par l’OMS pour lutter contre le moustique et bien d’autres ravageurs. Sauf que, son utilisation entraine des effets indésirables chez les animaux de proximité, aussi bien en milieu domestique qu’agricole. Un animal de sexe masculin exposé pendant longtemps à la cyperméthrine a des chances de devenir infertile voire de trouver la mort.
L’expérience scientifique
Les expérimentateurs ont fait le choix du fruit de datte par rapport aux indications reçues en médecine traditionnelle. Le fruit est traditionnellement prescrit par les tradipraticiens pour lutter contre l’infertilité masculine.
Faits intéressants, des études scientifiques, qui pourtant avaient été réalisées séparément, ont montré des résultats qui peuvent être mis en synergie : la cyperméthrine entraîne des dysfonctionnements dans l’organisme là où les fruits de dattes les améliorent.
L’étude a donc consisté à évaluer les effets thérapeutiques d’extraits de dattes en rapport avec la fertilité, après une exposition à la cyperméthrine.
Les dattes ont été recueillies dans l’Etat du Jigawa au Nord du Nigeria puis administrées par voie orale à des groupes de rats mâles Wister(180 à 220 g et âgés 14 à 16 semaines). Les extraits ont favorisé une réduction importante de l’incidence des spermatozoïdes anormaux chez les animaux exposés pendant longtemps à la cyperméthrine. Menant ainsi à la conclusion d’une meilleure fertilité. Curieusement, les extraits avaient favorisé également une réduction significative des hormones indispensable au bon fonctionnement des sexes masculins, la testostérone et le FSH.
Des pistes d’études chez l’homme ?
L’expérience a permis aux expérimentateurs d’envisager d’autres recherches et notamment chez l’homme. Toutefois, ces derniers ont recommandé des études supplémentaires afin d’envisager des applications chez l’homme :
« Au milieu des propriétés protectrices des extraits de fruits de datte, la plante a également eu des effets néfastes sur la fertilité du système reproducteur masculin. Le système endocrinien a été modulé par une réduction des taux de testostérone et de FSH. Ces changements indiquent des effets indésirables. Dans ce contexte, il serait nécessaire que les études futures établissent une relation dose-effet. Une courbe de relation dose-effet est l’un des critères pour déterminer la causalité, ce qui renforcerait les inférences faites dans la présente étude. En outre, des recherches sur les mécanismes physiologiques recrutés par les extraits de fruits de dattes seraient cruciales pour bien comprendre la valeur médicinale de la plante ».
Source :
Effects of date fruit (Phoenix dactylifera) on sperm cell morphology and reproductive hormonal profiles in cypermethrin-induced male infertility in Wister rats – ScienceDirect