En ce 26 février 2021, de grandioses manifestations ont été organisées dans toute l’Algérie pour marquer le grand retour du mouvement Hirak et ce, dès la fin de la Grande Prière du vendredi. Ces manifestations confirment le retour de la mobilisation populaire en renouant avec les marches du vendredi, stoppées suite à la pandémie de la COVID-19.
Ainsi, pour ce premier vendredi consécutif aux célébrations du 22 février 2021 marquant le deuxième Anniversaire du Hirak, des milliers de manifestants algériens sont descendus en masse sur les artères des villes algériennes, ce vendredi 26 février 2021, pour dénoncer la répression et réclamer le départ du régime
Pour faire face à ces manifestations, un dispositif sécuritaire sans précédent a été déployé au niveau des axes menant vers les grandes villes, notamment la capitale Alger, Oran, Annaba, Tizi-Ouzou, Bouira ou Béjaia et devant toutes les mosquées, point de départ de ces manifestations de colère.
A Alger, la place de la Grande Poste, lieu emblématique des rassemblements des hirakistes, a été prise d’assaut par des milliers de manifestants, non sans avoir abattu tous les barrages de police qui tentaient de les empêcher de converger vers le centre de la capitale. Dans toutes les autres grandes villes, le même scénario a été observé.
Tout au long de leur marche, sous contrôle continu d’un hélicoptère de la police, les manifestants ont scandé des slogans visant directement les généraux et leurs services comme « Ni islamiste, ni laïc mais hirakiste », « Y en a marre, y en a marre, y en a marre des généraux », « Services de renseignements terroristes, à bas l’Etat militaire », « Tebboune est illégitime », « Tebboune et les généraux à la poubelle », « Indépendance, indépendance, le peuple s’est libéré et veut son indépendance » , « Un Etat civil et pas militaire » et « Nous ne reviendrons jamais en arrières ».
Des slogans qui sonnent comme un avertissement aux généraux et aux responsables algériens, plus que jamais aux abois, car illégitimes, corrompus, incompétents et incapables de sortir le pays du marasme socio-économique dans lequel il se trouve et de faire face à la crise sanitaire.
Dans d’autres villes, des milliers de citoyens ont également protesté ce 26 février 2021 dans les rues pour réclamer « un état civil, non militaire » alors qu’à Bouira des dizaines de manifestants ont été arrêtés avant même le début de la protestation.
Face à cette déferlante pacifique, les forces de l’ordre ont utilisé matraques et gaz lacrymogènes, procédé à des arrestations musclées et coupé le réseau Internet ce qui laissent penser que les généraux ne sont pas prêts à céder le pouvoir aux civils.
Face à cette mobilisation massive, les généraux algériens se retrouvent impuissants à détourner vers une autre cible les revendications du peuple ettoutes les tentatives à diaboliser un ennemi extérieur n’ont eu d’écho que dans les médias à la solde du régime.
Avec cette déferlante populaire et la radicalisation des manifestants contre l’armée, les généraux font face à la crise la plus grave depuis l’établissement, en Algérie, d’un régime militaire en 1965. Des voix à la botte des généraux commencent déjà à préparer le terrain pour écarter Abdelmadjid Tebboune, dans l’espoir d’apaiser le Hirak.
A remarquer, que les manifestations de ce vendredi ont massivement axé les slogans contre les militaires et si le nom de Tebboune, l’illégitime, a été scandé, c’est justement pour rappeler qu’il a été placé par les militaire.
La question qui se pose est : comment les généraux algériens vont répondre au peuple qui les interpelle ?
Les prochaines semaines seront cruciales pour l’avenir de l’Algérie car nul ne peut arrêter un peuple sur le chemin de son destin.
Farid Mnebhi depuis Maroc pour focusguinee