
La santé, l’éducation, le loisir étant des besoins vitaux, leur accomplissement doit être facilité par les infrastructures de qualité et surtout de PROXIMITÉ. À cet effet, au regard de l’évolution démographique de la ville de Conakry, il est incompréhensible que les plus grands centres hospitaliers (Donka et Ignace Deen) soient situés dans un périmètre aussi restreint qu’un couloir et une presqu’île. Si l’on fait une évaluation du nombre d’habitants par rapport a l’étroitesse de la zone, il sera évident d’en déduire que la densité est préjudiciable à l’hygiène de vie.
En fait, une large proportion de patients Guinéens éprouvent des besoins de soins d’urgence (crises multiformes, accidents etc.) dont la plupart des cas sont liés au manque de suivi médical régulier. C’est pourquoi, l’amélioration de l’accessibilité des infrastructures peut contribuer à sauver des vies.
Une ville où la circulation routière est un calvaire permanent, les hôpitaux ne disposent pas d’un service ambulancier efficace, les domiciles dépourvus d’adresses précises, réunit toutes les mauvaises conditions pour que ses habitants meurent avant d’accéder à un service sanitaire d’urgence.
Et même ceux qui ont la chance d’y arriver à temps, la mauvaise qualité de l’accueil et de la prise en charge, le manque d’informations et d’orientation sur les services appropriés (même pas des canaux de communication officielle des hôpitaux publics), deviennent des facteurs qui augmentent le risque mortel des patients.
> Que faut-il faire pour y remédier ?
En tenant compte de l’évolution de l’urbanisme et de la forte concentration des habitants de la capitale, il faut envisager la construction d’au moins quatre grands hôpitaux publics qui regorgent tous les services dans la haute banlieue de Conakry (Kagbelen, Dabompa, Matoto et Sonfonia). La qualité de l’emplacement des infrastructures sanitaires dépend de leur accessibilité multidirectionnelle. Ce paramètre est toujours déterminant pour soulager les populations.
En temps normal, faire ceci ne coûte qu’une volonté politique, un sens du devoir et un peu d’humanisme aux dirigeants qui doivent arrêter de compter que sur les partenaires (OMS, UNICEF, UNPFA, USAID etc.) dont l’assistance devrait être juste complémentaire pour un pays vieux de 62 ans.
Pour espérer se faire respecter, il faut d’abord pouvoir prendre en charge sa santé, sa nourriture, son éducation et son logement.
Aliou BAH
MoDeL