Dans une interview publiée dans les colonnes de l’hebdomadaire Jeune Afrique, le président Alpha Condé a été interrogé sur la fermeture des frontières avec le Sénégal et la Guinée-Bissau.
A l’approche de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, ces frontières ont été fermées par Conakry
«afin d’empêcher ce que son entourage qualifie d’« infiltrations mal intentionnées », Alpha Condé aurait proposé au président Macky Sall « la mise en place de patrouilles mixtes à la frontière commune entre leurs deux pays».
Le chef de l’Etat motive sa décision par des raisons sécuritaires accusant le Sénégal d’abriter des « éléments hostiles » à la Guinée.
« Cela fait un moment que, comme à l’époque où Senghor et Sékou Touré s’affrontaient, toutes les tentatives de déstabilisation de la Guinée viennent du Sénégal. Le président Macky Sall m’ayant assuré qu’un tel projet n’entrait aucunement dans ses intentions, je lui ai proposé d’organiser des patrouilles mixtes à la frontière pour empêcher les infiltrations d’éléments hostiles. Cela ne s’est pas fait », déplore le numéro 1 guinéen qui dit avoir « donc demandé à mon ministre de la Défense de formuler de nouvelles propositions ».
La frontière avec la Sierra-Léone voisine était aussi close. Elle a récemment été rouverte suite à des pourparlers entre autorités des deux pays.
« Nous avons déjà rouvert notre frontière avec la Sierra-Léone, il n’y a pas de raison que celle avec le Sénégal reste indéfiniment fermée. Je n’ai, à titre personnel, aucun problème avec ce peuple frère dont l’élite m’a soutenu quand j’étais en prison. Je suis totalement ouvert à la coopération, mais la sécurité de la Guinée passe avant tout », martèle le président.
Avec la Guinée-Bissau, la frontière terrestre est également fermée. « C’est un autre problème dont je préfère ne pas en parler », coupe court Alpha Condé.
