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Dans la soirée du samedi 8 mai prochain, les musulmans doivent commémorer la « nuit du destin »

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Dans la soirée du samedi 8 mai prochain, la « nuit du destin » doit commémorer la nuit où le prophète Mahomet aurait reçu la révélation du Coran par l’archange Gabriel. Ce mardi 4 mai après-midi, le Conseil d’Etat examine une exception à la règle du couvre-feu pour les musulmans. Objectif : qu’ils puissent célébrer ce qui est pour eux « la nuit la plus sainte de l’année ». Au programme, traditionnellement, des prières et une lecture du Coran tout au long de la nuit. Aucune garantie que cela passe, mais la Grande Mosquée de Paris a en tout cas déposé un recours juridique auprès de la plus haute juridiction de l’État.

Concrètement, que demande la Grande mosquée de Paris ?
La Grande mosquée de Paris ne demande cependant pas une nuit complète de prières, mais une « dérogation nationale » permettant aux musulmans qui le souhaiteraient la chose suivante : se rendre à la mosquée et uniquement y prier, pendant cinq heures, de 21 heures à 2 heures du matin (en temps normal, des activités festives et caritatives sont également prévues). Comme l’a précisé le recteur de la Grande Mosquée, Chems-eddine Hafiz, au Figaro, « Sans réclamer la levée du couvre-feu pour toute cette nuit, j’ai proposé une exception de cinq heures, limitant l’aspect spirituel et les prières, dans le strict respect des règles sanitaires. »

Quelle est la chronologie de cette demande ?
Le recteur de la Grande mosquée de Paris avait déjà fait cette demande le 21 avril, auprès du ministère de l’Intérieur. Il avait alors reçu, le 28 avril, une réponse négative du gouvernement. Le motif ? Des risques sanitaires encore trop important pour accorder ce type de dérogation. C’est pour cette raison que le représentant musulman a décidé de hisser sa requête jusqu’au Conseil d’Etat. « C’est une étape normale », justifie-t-il, « après le refus du gouvernement, que de demander l’arbitrage du juge. C’est une garantie que je dois aux fidèles. Bien sûr, nous devons concilier notre demande avec l’impératif qu’est la santé, il n’y a pas débat sur ce point, mais nous sommes en phase de déconfinement avec une situation fragile certes mais avec un indéniable mouvement de recul de l’épidémie. J’ai proposé de plus au Conseil d’État un protocole sanitaire très strict, qui écarte tout regroupement, tout contact et tout partage de nourriture, en excluant tout caractère festif. », insiste-t-il.
Et de conclure que, de toute façon, « c’est le Conseil d’État qui aura le dernier mot » mais que « la liberté de culte inclut parmi ses composantes essentielles, le droit de participer collectivement à des cérémonies, en particulier dans les lieux de culte ».