Dans cet entretien i, Ibrahima Koné dénonce ainsi la non-assistance de l’Etat pour la bonne marche de cet organe étatique. Lisez.
Horoya : le lundi 3 mai dernier, la journée internationale de la presse, quelle lecture faites vous de cette journée en République de Guinée ?
Ibrahima Koné : Ma lecture est très simple, je suis content étant journaliste et patron de la presse publique. Pour moi, c’est de mettre l’occasion à profit cette journée internationale de la presse pour faire un peu ce qui est diagnostic de notre milieu, de notre profession, de ce qui nous assaille. Ma joie c’est quand je vois un pays dans lequel où je suis, en paix , où on n’a pas de journalistes emprisonnés, kidnappés ni ballonnés dans l’exercice de son travail. Parce qu’il faut bien comprendre qu’aujourd’hui le journalisme est un métier très libéral qui est très exposé aussi. Puisqu’on en parle, comme d’autres le disent, on n’est pas juges, mais nous informons l’opinion publique. Nous menons des investigations, des enquêtes, nous révélons aussi aux peuples des choses qui sont cachées.
Je suis très content dans la mesure où notre pays la Guinée a grimpé d’un cran- dans le tableau de RSF- et elle a pu gagner un point dans le traitement des journalistes. Donc, cette journée internationale, on le mettra à profit pour diagnostiquer nos problèmes. Comment voir et comment faire pour que la vie d’un journaliste puisse trouver le bonheur dans son travail comme d’autres travailleurs des autres secteurs, comme les douaniers et les footballeurs et qu’un jour nous puissions fonder notre famille et préparer l’avenir de nos enfants et surtout qu’on puisse léguer à nos enfants nos progénitures, c’est-à-dire le sens du bien être.
C’est pourquoi je suis enchanté en tant que DGA du Quotidien National ‘’Horoya’’ et président de l’Union de la Presse Francophone en République de Guinée, qu’aucun membre de la presse francophone n’est inquiété par la loi guinéenne, qu’aucun journaliste de ma grande structure étatique n’a un problème, je dirais qu’on ne fera que de redoubler d’efforts pour bien travailler afin que l’année prochaine nous puissions être encore parmi les meilleurs.
Dites-nous comment la presse privée guinéenne arrive a fortement concurrencé les médias d’Etat dans notre pays ?
Il faut comprendre qu’on est dans un pays où l’Etat est démissionnaire de ces investissements au niveau de sa presse et c’est un gros problème. Depuis dix ans, c’est l’un des problèmes qui nous assaillent. Le discours du chef de l’Etat, l ne cesse de le dire tous les jours, mon gouvernement ne communique pas, nous faisons beaucoup de choses, mais on le dit pas ». Il faut que le président de la République sache que les outils, les instruments qu’il a, c’est le ministère de l’Information et de la Communication, qui a les travailleurs avec ses différentes directions, la RTG1 et 2, la Radio nationale, le Quotidien National ‘’Horoya’’, l’Agence Guinéenne de Presse ‘’AGP’’, la Radio Rurale.
Si ces gens ne sont pas dotés des matériels adéquats pour faire un travail digne de nom, un budget conséquent pour qu’on puisse constituer des équipes pour aller jusqu’à Nzérékoré pour aller faire des reportages, montrer des initiatives présidentielles, montrer au peuple de Guinée ce que le président de la République est train de faire. Je veux dire qu’il y a un problème, une contradiction entre ce qui est dit et ce qui fait sur le terrain.
On a vu des télévisions guinéennes qui ont fait des reportages à l’étranger, depuis combien d’année on n’a pas vu une équipe de la RTG avec les guinéens de la diaspora. Le journal Horoya qui est le quotidien national n’envoie même pas des reporters à Nzérékoré, Kindia ou dans les Mines à Sangarédi. On a les hommes en main, mais nous n’avons pas des moyens des financiers et on n’a pas les moyens matériels. Voilà ce qui fait aujourd’hui, que la presse privée commence à dominer de façon très forte la presse de l’Etat.