Quelques mois après la réapparition du virus Ebola en Guinée, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le ministre de la santé guinéen ont officiellement annoncé, samedi 19 juin, la fin de la deuxième vague d’Ebola dans ce pays. L’épidémie est partie de la Guinée forestière, comme en 2013-2016, période durant laquellele virus avait fait plus de 11 300 morts, principalement en Guinée (2 500 morts), au Liberia et en Sierra Leone, trois des pays les plus pauvres du monde.
Après la détection des premiers cas à Gouécké, dans la préfecture de Nzérékoré, au début de 2021, « les autorités sanitaires nationales ont rapidement mis en œuvre la riposte, avec le soutien de l’OMS et ses partenaires, en s’appuyant sur l’expertise accumulée » dans la lutte contre Ebola dans le pays et en République démocratique du Congo, selon un communiqué de l’OMS publié samedi. Seize cas confirmés et sept cas probables ont été recensés. Onze patients ont survécu et douze sont morts, poursuit l’organisation internationale.
Le dernier cas guéri déclaré remonte au 8 mai, a affirmé un responsable du ministère de la santé. Selon les règles internationales, l’épidémie est donc circonscrite, après avoir atteint vendredi les quarante-deux jours sans nouveau cas, soit deux fois la durée maximale d’incubation.
Succès de la campagne vaccinale
En 2021, grâce notamment à « une implication de la communauté, des mesures de santé publique efficaces et une utilisation équitable des vaccins, la Guinée a réussi à contrôler l’épidémie et à prévenir sa propagation au-delà des frontières », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. L’OMS dit avoir aidé à expédier environ 24 000 doses de vaccin et avoir soutenu la vaccination de près de 11 000 personnes à haut risque, parmi lesquelles plus de 2 800 travailleurs de santé en première ligne.
La directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti, a appelé dans un communiqué « à rester en alerte face à une possible réapparition du virus et [à s’]assurer que l’expertise dans la lutte contre Ebola s’élargisse à d’autres menaces sanitaires telles que la Covid-19 ». Le « Covid-19 est une maladie différente qui se propage plus facilement qu’Ebola, mais la démarche est la même », a souligné le directeur général de l’OMS sur Twitter. Cependant, « l’utilisation inefficace des mesures de santé publique et sociales » et « les inégalités continuent de donner au Covid-19 une chance de muter, de se propager et de tuer ».
La Guinée, relativement peu touchée par le Covid-19, a déclaré plus de 23 400 cas, dont 168 décès, selon un dernier bilan, vendredi.