
« Alpha n’est pas IBK »
Alpha Condé dispose d’une chambre, d’un salon et d’une salle de bain, mais n’a accès ni à ses téléphones, ni à la radio. La télévision, qu’il a un temps pu regarder, lui a été retirée car, selon ses gardiens, « il s’énerve chaque fois qu’il voit le lieutenant-colonel Doumbouya à l’écran et cela affecte son état de santé ». Comme nous l’avions précisé, l’ancien homme fort de Conakry s’alimente grâce à la nourriture que lui apporte Jeremy, son majordome d’origine togolaise. Contraint de rester inactif, il se plaint beaucoup de ne pas pouvoir accéder à sa salle de sport.
Lors de cette même entrevue, la mission de la Cedeao a abordé la question de la lettre de démission qu’il refuse de signer. « Je préfère être tué que de signer ma démission », a-t-il fait savoir. La junte et la délégation se seraient donc mis d’accord pour y renoncer. Concernant sa libération, Doumbouya et ses hommes, qui continuent à exprimer à son égard une certaine déférence (« c’est notre papa, le père de la Guinée, nous ne lui voulons aucun mal », ont-ils assuré à la délégation), exigent plusieurs conditions : Alpha Condé devra rester en retrait, à l’instar d’Ibrahim Boubacar Keïta, et ne faire aucune déclaration, que ce soit à l’endroit de la junte ou de la vie politique du pays. Des garanties difficiles à obtenir, selon notre interlocuteur, pour qui « Alpha n’est pas IBK ».
Ordinateur de travail
Une semaine après qu’il a été renversé du pouvoir, Alpha Condé peine encore parfois à réaliser qu’il n’est plus à la tête du pays. Toujours selon nos informations, il réclame qu’on lui restitue son ordinateur de travail dans lequel se trouvent stockés « une centaine de documents » qu’il devait signer pour conclure des accords entre la Guinée, le FMI et la Banque mondiale. Il rappelle aussi qu’il était attendu à l’Assemblée générale de l’ONU le 23 septembre pour prendre la parole au nom de la Guinée et s’inquiète de savoir qui ira à sa
Source : JA