Le cortège a eu du mal à se frayer un chemin jusqu’au cimetière de Bambeto, pour un hommage aux victimes des manifestations contre un troisième mandat d’Alpha Condé. Dans la foule, un homme salue les opposants de retour : « Ce sont des gens qui se sont battus malgré tous les risques. Je me souviens qu’un jour, nous étions au quartier : des militaires étaient venus descendre dans la cour d’Ibrahima Diallo ! Ça m’avait choqué, vraiment. Ils ont résisté à tout pour défendre la vérité. Ils ont eu bel et bien du courage. »
C’est un soulagement pour Boubacar Sidy Diallo, drapeau guinéen sur les épaules. Mais pour ce manifestant, il faut rester prudent : « J’espère qu’on va continuer le combat parce que la lutte n’est pas finie. Tous les membres du FNDC et tout le peuple de Guinée doit être vigilant. Nous allons observer ce qui va se passer. Nous avons acclamé le colonel Doumbouya, nous sommes fiers mais cela ne veut pas dire que c’est fini. »
« Le FNDC sera là comme la sentinelle de la démocratie », a assuré Ibrahima Diallo, en ajoutant : « Nous voulons accompagner un processus de transition démocratique qui va aboutir à des élections crédibles et transparentes. »
Après cet accueil populaire, le Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) a publié un communiqué dans la soirée samedi, rappelant « toute interdiction de soutien, de quelque nature que ce soit ». « Vu l’état d’urgence sanitaire », le comité « constate malheureusement des regroupements de personnes à l’aéroport (…) suivis de cortèges à l’occasion du retour de certains membres du FNDC ». « Le CNRD condamne ces actes et demande aux autorités compétentes d’en tirer les conséquences », pour le maintien de la « tranquillité publique », conclut le communiqué..
Rfi