Sortis du même moule anticolonialiste et tiers-mondiste, ces cinq chefs d’État ont suivi une trajectoire en tout point comparable. Sauf après leur accession au pouvoir…
Une jeunesse étudiante française marquée du sceau de l’éveil politique, à gauche et même à l’extrême gauche, un attachement viscéral aux idéaux anticolonialistes et tiers-mondistes portés par l’emblématique Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (Feanf), des parcours de militants pugnaces de la démocratie et d’opposants courageux, souvent contraints à l’exil, une proximité assumée avec l’Internationale socialiste (IS), et puis le grand soir, l’élection tant recherchée et enfin acquise à la tête de l’État…
L’Ivoirien Laurent Gbagbo (élu en 2000), le Guinéen Alpha Condé (2010), le Nigérien Mahamadou Issoufou (2011), le Malien Ibrahim Boubacar Keïta (2013) et le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré (2015), notre « club des cinq » d’Afrique de l’Ouest, cultivent de très nombreux points communs.
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Des rives de la Seine, où s’est façonnée leur culture politique, notamment au sein de la fameuse Feanf, aux palais présidentiels qu’ils ont conquis, de leurs comparses d’antan, Solange Faladé, Félix Mounié, Emmanuel Bob Akitani, Francis Wodié, Djéni Kobina, Seyni Niang ou Albert Tévoédjrè, qui firent résonner les murs de la rue Béranger où se déroulaient les AG de la fédération estudiantine, à leurs homologues chefs d’État avec lesquels ils ont partagé pouvoir, ors, privilèges et responsabilités. Ils se connaissent depuis longtemps, échangent régulièrement, et les leurs se fréquentent. La solidarité entre camarades de l’IS a souvent joué (sauf pour Gbagbo), surtout lorsque François Hollande dirigeait la France et qu’ils avaient ses faveurs…
In jeuneafrique