Le colonel Doumbouya, le tout nouveau président de la République de Guinée doit impérativement faire de la probité intellectuelle sans faille des membres de son équipe gouvernementale le critère de sélection par excellence.
Partout sur les réseaux sociaux et sur certains sites d’information en ligne, la publicité des personnes censées faire partie du futur gouvernement de la transition en Guinée vont bon train.
Ceci dit, la machine de la démagogie, de la fourberie, de la duplicité est en marche.
Car nous sommes en Guinée ce pays où l’on se fie à l’apparence, où on ne gouverne qu’à la surface, où les imposteurs sans carrière professionnelle, probité intellectuelle, morale, droiture dictent la règle.
Et d’ailleurs l’un des acquis de l’ex président Alpha Condé repose sur le fait qu’il nous a permis de connaître le degré de malhonnêteté, de corruption, de mauvaise foi, de duplicité de l’élite guinéenne, champion de l’opportunisme politique et de la transhumance politique.
M Alpha Condé maître de la transhumance politique a prouvé que la probité que les citoyens guinéens attendent des Hommes en politique (jeune ou vieux) et qui prend en compte les spécificités liées à leurs fonctions, lorsqu’ils sont dépositaires de l’autorité publique ou chargés de mission de service public telles que l’exemplarité, la transparence, résistance aux tentations qu’offre le pouvoir n’existe pas chez ces guinéens.
Ils ont accompagné M Alpha Condé, ils l’ont servi et se sont servi de l’État guinéen et du peuple.
N’ayant pas trouvé l’offre du pouvoir à leur endroit séduisant, ils ont quitté le navire coulant pour se jouer du peuple avec des démissions ou des départs involontaires digne d’une scène de théâtre.
Et pourtant la démission de Maître Sacko l’ancien ministre de la justice ou encore de l’ancien ministre de l’enseignement supérieur Yéro Baldé, deux brillants cadres avec une carrière professionnelle impeccable, proche d’Alpha Condé n’ont pas fait l’objet de verbiages.
Par contre, ceux qui n’ont pas cette carrure font l’objet de plus de verbiages sur fond d’une apparence trompeuse.
Et ils peuvent naturellement compter sur le soutien de leurs amis présents dans les médias et sur les réseaux sociaux afin de continuer de faire partie de la caste des jouisseurs en Guinée.
Or, ces gens demeurent l’incarnation de tous les manquements à la probité tels que la concussion, conflit d’intérêts,corruption,
détournement de fonds publics,
faux en écriture publique, favoritisme,fraude électorale,
manque de transparence dans la déclaration de patrimoine,prise illégale d’intérêts, trafic d’influence.
Certains parmi ces gens ont accompagné Alpha Condé lors des élections présidentielles en 2010 et nommés ministres par récompense, ils ont battu campagne au compte du pouvoir jusqu’au jour où ils ont quitté le navire déjà sombrant.
Par dessus tout, ils sont, aux yeux de certains guinéens pour lesquels l’apparence est une vertu considérés comme des intellectuels sans faille.
Trouvez-moi l’erreur !
Le guinéen d’aujourd’hui refuse de comprendre la nécessité d’un équilibre exigeant entre droits et devoirs intellectuels: « droits d’exprimer librement sa pensée mais obligation de la soumettre à une critique sans complaisance ; droits de faire valoir ses convictions mais interdiction de manipuler le plus vulnérable ; droit d’affirmer ce que l’on croit vrai mais devoir d’en rechercher obstinément la pertinence ; droit de questionner ce que l’on apprend mais devoir de reconnaître la légitimité du maître».
Alors vouloir placer au cœur même de son combat la formation à une probité intellectuelle sans faille dans une telle société s’avère presque impossible.
Alors M Mamady Doumbouya vous êtes la première haute autorité pour la transparence de la vie publique et par conséquent votre responsabilité pour la refondation de l’État et la promotion de la probité des responsables publics est plus que jamais engagée.
Vous devez donc faire de la moralisation de la vie politique pendant cette période exceptionnelle votre champ de bataille pour servir de base et de mode de gestion au gouvernement post-transitoire.
Et cette moralisation de la vie politique doit impérativement porter sur: la déontologie de la vie politique,la prévention des conflits d’intérêts (déclarations d’intérêts),le contrôle des déclarations de patrimoine des principaux responsables publics,
l’inéligibilité des élus ou cadres condamnés pour fraude fiscale ou pour corruption et l’indépendance de la justice et des magistrats.
Vous avez donc M Mamady Doumbouya le choix d’être le premier président guinéen à avoir eu le courage d’enclencher de façon rigoureuse ce processus d’inculcation, d’apprentissage de normes et de valeurs morales intégrant les notions de droiture, de bon sens, d’intégrité morale pour mettre fin aux manquements à la probité dont souffre notre service public guinéen depuis 63 ans.
Aïssatou Chérif Baldé