Les résultats d’un essay clinique visant à évaluer l’efficacité de la vaccination saisonnière avec le premier vaccin antipaludique au monde, RTS,S/AS01E (RTS,S), dans la prévention du paludisme sans complication ou avec conséquences graves, ont montré qu’elle était comparable à la chimioprévention du paludisme saisonnier (SMC). Mais la combinaison des deux a permis de réduire l’incidence du paludisme et les décès d’enfants d’environ 70 % par rapport à l’une ou l’autre prise séparément.
L’essai a été mené dans le district de Bougouni au Mali et dans les régions voisines, ainsi que dans le district de Houndé au Burkina Faso. Au total, 6861 enfants âgés de 5 à 17 mois ont été répartis au hasard en trois groupes : les membres du groupe « chimioprévention seule » ont reçu de la sulfadoxine-pyriméthamine et de l’amodiaquine, ceux du groupe « vaccin seul » ont reçu uniquement le RTS,S/AS01E, et ceux du groupe « combinaison » ont reçu à la fois la chimioprévention et le RTS,S/AS01E. Les participants ont été suivis pendant trois ans.
Les chercheurs ont conclu que la chimioprévention n’était pas supérieure à l’administration de RTS,S/AS01E dans la prévention du paludisme sans complication. Ils ont ajouté que l’association des deux interventions « a permis de réduire considérablement l’incidence du paludisme non compliqué, du paludisme grave et des décès dus au paludisme par rapport à l’une ou l’autre de ces interventions ».
Pour Ashley Birkett, directeur de l’Initiative pour un vaccin contre le paludisme (PATH), « les données du Burkina Faso et du Mali suggèrent que dans les régions où le paludisme est très saisonnier, l’utilisation du vaccin RTS,S juste avant le pic de transmission, en combinaison avec les thérapies actuelles de lutte contre le paludisme, pourrait avoir un impact majeur ». Le vaccin est également déployé au Ghana, au Kenya et au Malawi dans le cadre d’un programme pilote.
doi: https://doi.org/10.1038/d44148-021-00078-1