A aucun moment, durant la dernière décennie, il n’a accepté de troquer les valeurs qu’il défend contre un quelconque poste administratif ou une somme d’argent. Cependant, sa soif de paix et de vérité sous une démocrature lui ont valu l’exclusion et la prison. Il s’est retrouvé sur la ligne de mire du régime Alpha Condé. Et, il y a laissé des plumes. Car, pour le faire fléchir, le régime n’a pas lésiné sur les moyens à son encontre.
Tout d’abord, le locataire du palais Sékhoutouréyah l’a débarqué de son poste de ‘’chef section sport’’ de la RTG (radio télévision guinéenne) et l’a renvoyé de ce média d’Etat sans motif valable. Ensuite, les autorités ont suspendu son salaire pour lui couper les vivres. En tout cas, depuis 2013, Amadou Diouldé Diallo n’a perçu aucun sou de son salaire.
Cependant, en dépit de la galère dans laquelle il a été plongé, tout simplement parce qu’il a osé dire et défendre la vérité sur la sociologie et l’histoire de la Guinée devant un régime qui divise pour régner, cet historien et journaliste sportif guinéen est resté droit dans ses bottes. Et, pour le mettre à genoux, le régime Alpha Condé n’a pas trouvé mieux que de le jeter en prison. En dépit de sa santé déclinante (il souffre entre autres d’une gastrite chronique sévère et érosive), Amadou Diouldé Diallo a été arrêté et incarcéré à la maison centrale de Conakry. Il y a séjourné du 27 février au 19 mai 2021. Et, cette détention illégale et arbitraire a sérieusement entamé sa santé.
Au regard de tout ce qui précède, on peut dire sans risque de se tromper que le doyen Amadou Diouldé Diallo a été la plus grande victime du régime Alpha Condé au sein de la presse guinéenne. Et, les nouvelles autorités de Guinée, le CNRD (la junte militaire qui renversé le régime Alpha Condé le 05 septembre dernier), devraient s’étaler à réparer cette injustice contre ce professionnel de média. Il ne s’agit nullement d’une aumône, mais de justice. Car, à l’ère où « la justice est la boussole qui doit guider chaque citoyen », rendre à ce journaliste sportif son salaire sera un bon signe de départ. Amadou Diouldé Diallo doit être rétabli dans ses droits pour lui permettre de faire face aux factures très salées liées à ses soins médicaux.
Avec sa phobie de l’injustice, le président de la transition et président du CNRD, le colonel Mamadi Doumbouya, devrait être sensible aux peines de ce doyen sevré de salaire depuis huit ans. Cependant, il faut souhaiter que cela se passe urgemment afin de permettre à ce journaliste et historien guinéen de suivre son traitement. Car, chaque minute compte dans le combat contre une maladie.
In Guineematin