Des agents des forces spéciales tirent à bout portant sur un citoyen (témoignage)
Nous vous l’annoncions dans une de nos publications ce lundi. C’est la deuxième bavure réprimée dans le sang attribuée aux hommes en tenue identifiés comme appartenant au groupement des forces spéciales, à peine deux mois après la prise du pouvoir par l’armée le 5 septembre dernier. Après le cas d’un artiste du rythme mandingue au mois de septembre dernier, voilà qu’un autre citoyen vient lui aussi de payer les frais.
En provenance de l’étranger, Boubacar Saikou Hann revenait d’un dîner dans un complexe hôtelier à Kaloum dans la nuit du dimanche 17 à lundi 18 octobre quand il a reçu une balle silencieuse dans le dos aux encablures du pont 8 novembre. En compagnie de son épouse qui n’a pas pu témoigner à notre micro, encore sous le choc, l’acte se serait passé dans les environs de 1h du matin, relate Fatoumata Hann, une des sœurs de la victime. » Il est revenu de voyage, il est allé mangé avec sa femme en ville, à son retour au niveau du pont dans les environs de 1h, il y avait les forces de sécurité qui étaient postés là. Ils lui ont demandé de s’arrêter afin de fouiller le véhicule ce qui fut fait, ils lui ont dit de bouger. Arrivé un peu devant il y avait une deuxième équipe de contrôle qui a aussi demandé d’observer la même démarche. Après les fouilles, ces agents lui ont demandé de l’argent, après une petite discussion il leur a offert un peu de sous. Au moment où il bougeait un des agents de la même équipe lui a demandé de s’arrêter encore. Il s’est arrêté quelques minutes après les agents de la sécurité étaient occupés à d’autres véhicules et comme ils ne venaient pas vers lui fatigué de s’arrêter il a décidé de bouger. Dès qu’il a bougé il lui ont tiré plusieurs balles, deux balles ont touchées le véhicule une du côté de sa femme et une de son côté. Malheureusement la balle à perforé le véhicule et il a été atteint dans le dos à quelques centimètres de sa colonne vertébrale », relate la sœur très tourmentée.
En dépit de la douleur, la victime a pu conduire le véhicule jusqu’à la clinique Ambroise Paré, non loin du 8 novembre, avant d’être admis aux urgences. »Là on vient d’extraire la balle, il est dans la salle de réveille. L’opération a eu lieu à 12 heures, vous voyez à travers les images les médecins ont coupé une partie de son intestin. Il est sortit du bloc dans les environs de 15 heures, au moment où nous passons cette interview il est dans la salle de réanimation. On avait décidé de l’évacuer sur Dakar mais c’était impossible compte tenue de la gravité de la situation ».
Quelques heures après sa sortie du bloc, la famille de Boubacar Saikou Hann garde espoir et soutient que l’opération s’est bien passée selon le rapport des médecins. Pour des questions de sécurité, la famille a décidé de sursoir à la publication de son image. Déjà, la brigade de recherche est saisie à travers une plainte dûment établie explique Mohamed Hann, l’oncle de la victime. » Nous sommes allés voir les autorités à travers la gendarmerie pour porter plainte contre X et voir ce que ça va donner. C’est un évènement malheureux que notre neveu vient de subir, j’espère que personne d’autre n’ait a subir ça. Il a reçu une balle des hommes en tenue censés protéger la population. La plainte est déposée à la brigade de recherche de Camayenne, ils nous ont entendu sur PV et ont promis de mener des enquêtes pour voir quelle est l’équipe qui était postée sur les lieux ce jour et à l’heure des faits. Au niveau du pont il y’a un soldat qui a braqué un autre de mes neveux et ils lui ont retiré son véhicule. Je ne vais pas m’étendre dessus parce que les enquêtes sont en cours », relate l’oncle de la victime.
Tout les regards sont désormais tournés vers les nouvelles autorités qui ont promis de faire de la justice la boussole de la nouvelle gouvernance.
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