Le verdict est tombé à l’aube, ce samedi 11 décembre, l’opposante béninoise et ancienne garde des Sceaux, Reckya Madougou, du parti Les Démocrates a écopé d’une peine de vingt ans de réclusion criminelle et de cinquante millions de francs CFA d’amende. Trois autres prévenus sont aussi condamnés à la même peine. Il y a eu un acquittement. « Je n’ai jamais été et je ne serai jamais une terroriste », avait déclaré Reckya Madougou, peu avant l’annonce de sa condamnation.
L’opposante a passé presque 24 heures sur le banc des accusés avant de connaître son sort. Reckya Madougou est condamnée à vingt ans de réclusion criminelle et cinquante millions de francs CFA d’amende. Trois des cinq co-accusés écopent de la même peine. Lors de la lecture du verdict, Madame Madougou, debout, les mains jointes, est restée impassible.
« Je m’offre à la démocratie »
Quelques minutes avant, lorsque le président lui a demandé si elle avait quelque chose à rajouter pour sa défense, elle a eu cette conclusion : « Aujourd’hui je m’offre pour la démocratie. Si cela permet aux juges de la Criet de retrouver leur indépendance alors je n’aurais pas souffert inutilement ce calvaire. »
La Criet a été la cible des avocats au cours des plaidoiries, « on a tordu le cou au faits et aux preuves » a dénoncé le vétéran Robert Dossou. «La Criet est la cour qui inflige dix ans ou vingt ans », a ironisé Me Ba Parape. Instant d’émotion : au moment de vider la salle d’audience, la mère de Reckya Madougou est prostrée sur son banc. Elle pleure à chaudes larmes.
Sa fille la rejoint très vite et la console. Ça dure quelques minutes, les gardes pénitentiaires l’attendent pour la reconduire à la maison d’arrêt.
Rfi