Vous ne pouvez pas imposer le silence à tous les guinéens!
La réhabilitation des rescapés, des disparus des différents régimes guinéens demeure une impérieuse nécessité, si nous voulons aller de l’avant.
Et ceci doit commencer par les victimes du premier régime (Le 25 janvier 1971 : Journée nationale des pendaisons, le 31 juillet 1971 : Fusillades en série de militaire, officiers, sous-officiers et hommes de troupe et les 17 et 18 octobre 1971 : Exécution massives de civils, hauts fonctionnaires de l’administration et d’homme politiques).
Les enfants, épouses des violences d’état en Guinée ne demandent qu’une seule chose depuis 1984: l’identification des charniers, des fosses communes où sont ensevelis leurs parents pour pouvoir peut-être récupérer ce qui restait encore de leurs corps, pour pouvoir les enterrer dignement et pour enfin avoir un endroit de recueillement.
Mais apparemment pour l’État guinéen et les concepteurs de la violence d’État, de l’ethnicité en Guinée. Cette demande, cette démarche est illégitime.
Plus effarant encore, c’est lorsque ceux-ci sont soutenus et supportés par un petit clan, certains militants des partis politiques de l’opposition guinéenne, adeptes de la dictature du poignard, présents sur les réseaux sociaux et atteints d’une tare cruelle qui s’appelle ignorance.
Pour ceux-ci, leur intérêt clanique semble être au-dessus de l’intérêt de cet enfant qui cherche à laver l’honneur souillé de ses parents victimes, qualifiés de traître, morts dans des conditions dégradantes et inhumaines.
Comme pour dire, si l’Europe est capable de banaliser les crimes contre l’humanité qu’ils ont au nom de l’esclavagisme, le colonialisme, du capitalisme sauvage commis en Afrique, l’africain notamment le guinéen est singulier et capable du pire face à ses frères et sœurs guinéens et africains.
On t’impose le silence, on hiérarchise les crimes commis en Guinée et on pousse les ignorants, les injustes, les incultes, les inconscients, les bornés à continuer à cracher sur les cadavres fumants des victimes des violences d’état en Guinée.
Et comme le disait l’autre « L’inconvénient de la démocratie c’est qu’elle égalise la voix électorale d’un savant et d’un ignorant ».
Mais retenez juste que vouloir continuer à cultiver un tel esprit instable, dispersé, la Guinée sera toujours dans un cul de sac…
Aïssatou Chérif Baldé.
Politologue-Journaliste Hambourg.