Quelqu’un me dit que je dois réagir à ce qu’il appelle » les propos de Tierno Monenembo ». Je ris et je ne cesse de rire.
Tierno n’a pas son égal dans la littérature guinéene contemporaine. Quel écrivain est aussi constant que lui dans la défense de la liberté ? Alors que les autres écrivent pour plaire et accéder à la rente, il se met en danger en disant fort et à visage découvert ce que d’autres ne tiendront jamais : les vérités crues. Qui s’est autant opposé à la dictature et à l’oppression ? Qui a autant écrit que lui ? Qui a autant de prix littéraires que lui ? Personne, personne . Que chacun comprenne sa place dans notre société ! Je veux parler de celle qu’on se fait par le mérite .
Comment peut-on penser que de petites personnes , comme moi , qui s’essaient à l’écriture sans aucun talent doivent réagir aux propos pleins de sens et de lucidité d’un grand écrivain comme lui ? C’est absurde.
Mais comme n’importe qui peut se croire savant dans ce pays et accéder par accident à n’importe quel rang , chacun peut par fatuité se croire un grand critique pour ainsi dire : » Tierno quel piètre auteur ! »
Tierno est un homme libre. J’admire sa liberté. Toute sa vie , il aura lutté pour la défense de ses idées . Quel admirable homme ! Il est un intellectuel, un vrai : celui qui engage le débat , qui ne cherche pas de compromis mous et abscons sur les sujets d’intérêt national. Il dit à la société ce qu’elle est . Il dit aux dirigeants que la Guinée n’est pas leurs biens privés.
Ibrahima Sanoh sur la toile