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Avec sa lettre, la ministre Fatoumata Yarie voulait créer l’électrochoc !

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Avec sa lettre, la ministre Fatoumata Yarie voulait créer l’électrochoc.

Fatoumata Yarie Soumah, désormais ex-ministre de la Justice a donc fini par être limogée ce 31 décembre par le président de la Transition. Plus tôt, dans la journée, un courrier-réponse signé par elle et adressé au secrétaire général de la Présidence de la République avait laissé apparaître des divergences profondes au plus haut sommet de l’Etat. C’était là, nous rapporte une source familiale le reflet de l’exaspération de la ministre. « Elle en avait marre. Elle avait accumulé beaucoup de frustrations ces derniers temps. Et là, c’était au-delà de ce qu’elle pouvait encaisser », nous dit une source. Pourtant, nuance un cadre du département, « dans sa démarche, il y avait un désir de provoquer une sorte d’électrochoc ».

Ce dernier précisant : « Puisque les ministres n’ont pas accès au président, isolé du gouvernement qu’il est par le colonel Amara Camara, elle a voulu par ce courrier susciter l’incident qui attirerait l’attention du colonel Mamadi Doumbouya. Elle espérait que, de la rencontre avec le président de la Transition qui résulterait de l’incident, on mettrait les points sur les i pour une bonne marche de la Transition ». Et comme elle l’espérait, la rencontre s’est bel et bien tenue dans l’après-midi d’hier vendredi. A la suite de sa lettre-réponse relayée dans les médias, Fatoumata Yarie Soumah a été en effet convoquée au palais Mohamed V. Mais avant, elle avait déjà rédigé sa lettre de démission. De fait, de la séance d’explication, elle envisageait deux issues possibles. La première option, c’était que le colonel Mamadi Doumbouya se mettant au-dessus de la mêlée et faisant montre de lucidité, lui donne le temps de s’expliquer et essaie de comprendre le mobile de sa réaction. Cette éventualité pouvait alors déboucher sur un règlement intelligent de l’incident. Mais elle envisageait aussi l’option qu’on ne veuille pas l’écouter, en alléguant qu’elle a défié la présidence. Dans ce cas de figure, elle remettrait sa lettre de démission.

Et, selon nos informations, les choses se sont passées conformément à cette seconde hypothèse. De fait, quand l’ex-ministre a répondu dans l’après-midi d’hier à la convocation du palais Mohamed V, on lui tout bonnement notifié qu’elle n’était plus ministre. De là-bas, elle est rentrée chez elle en sachant que le décret de son limogeage passerait dans la soirée.

Quant aux raisons de ces frustrations accumulées, autour d’elle, on fait état de nombreuses décisions auxquelles elle n’a pas été associée. Cela concerne notamment le choix de ses proches collaborateurs que sont entre autres le secrétaire général et le chef de cabinet. Nos sources nous indiquent également que les propositions de Fatoumata Yarie Soumah au sujet de la composition de la CRIEF ont été royalement ignorées. Pis, il y a quarante-huit heures, quand il s’est agi de remplacer le mort qui avait été nommé comme conseiller chargé de mission du ministère de la Justice, la ministre a appris le nom du remplaçant à la lecture du décret sur les ondes de la RTG, comme tout le monde.

Dans un tel contexte, la lettre du colonel Amara Camara informant la ministre de l’audience que le président de la Transition veut avoir avec le personnel de la justice au sujet de la politique pénale de l’Etat, n’aura été que la frustration de trop. Elle a estimé qu’il fallait clarifier les choses. Soit, obtenir qu’on lui confère le respect dû à son statut et à son mandat. Soit, qu’elle s’en aille.