Durée de la Transition en Guinée: faut-il craindre le scénario malien ?
Quatre mois après le coup d’Etat qui a écourté le mandat d’Alpha Condé, la junte militaire qui s’est emparée du Pouvoir tergiverse dans la mise en place des organes censés définir la durée de la transition. Le CNT par exemple, organe législatif de la transition, tarde à être mis en place.
Alors que la situation s’enlise sur cette question, certains craignent un scénario à la Malienne où la junte militaire qui a renversé Ibrahim Boubacar Keita, propose une durée de cinq ans. Ces inquiétudes sont-elles fondées ? Alors que le colonel Mamadi Doumbouya marche à pas de « sénateur » demandant du « temps » pour apporter le changement rêvé par les guinéens, Dr Faya Milimono pense qu’il n’y a pas encore péril en la demeure.
« On attend que le CNT soit en place. C’est à ce niveau là qu’un débat serein sera instauré, des propositions concrètes seront faites. L’objectif, c’est qu’on arrive à s’entendre sur un délai raisonnable qui permette à la Guinée de prendre un bon départ à l’issue de cette transition », tempère le leader du Bloc Libéral.
Ce qui retarde la mise en place du CNT
Pour justifier le retard enregistré dans la mise en place du Conseil National de Transition, le chef de la junte ressasse l’argument de la pléthore des candidatures. Près de 800 pour 81 places à occuper. Comment démêler l’écheveau ? C’est là où se situe toute la difficulté.
Selon l’article 77 de la Charte de la transition, la durée de la transition sera fixée de commun accord entre les Forces vives de la nation et le Comité National de Rassemblement pour le Développement.
Face aux tâtonnements de la junte, la classe politique guinéene à pris les devants cette semaine en décidant de mettre en place une large coalition appelée collectif des partis politiques (CPP) pour faire des propositions concrètes sur le chronogramme, la constitution, entre autres.