Après avoir écouté la déclaration du très populaire Procureur général près la Cour d’appel de Conakry, Charles A. Wright, prononcée vendredi 21 janvier 2021, sur les dossiers susceptibles de poursuite pénale, j’ai voulu le féliciter mais je me demande encore si le populo a vraiment bien cerné ce que signifie exactement compétence nationale du nouveau-né des juridictions de notre pays : la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) Qui, selon son décret géniteur, est une Cour spéciale et non une Cour d’exception comme on voudrait nous le faire croire. Vous avez dit Crief ? S’il s’agit bien de cette Cour, alors, tenez-vous bien, le décret dit que sa compétence ne couvre pas que la Basse Guinée et la Moyenne Guinée, comme c’est le cas pour le Parquet général au nom et pour lequel agit le Procureur Wright. La Crief, dit le décret, a un Procureur spécial. Même pour nous les profanes, cela dit que le décret la créant a donné à la CRIEF un double degré de juridiction faisant que tout appel de jugement soit fait en son sein et pas ailleurs. Qui plus est, à la lecture du décret, il est on ne peut plus clair que les dossiers réservés à la CRIEF sont ceux des infractions d’un milliard et plus, alors que celles d’en-dessous reviennent de bon droit aux TPI de Mafanco, Kaloum, Dixinn, Labé… qui relèvent quant à eux du ressort de la Cour d’Appel de Conakry.
J’ai dit.
Par Alpha Abdoulaye Diallo (in Le Populaire)