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Il faut éviter d’avoir tout le monde sur le dos, le pari est trop risqué (Par Marouane)

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C’est très osé voire risqué de la part du CNRD. Vouloir ouvrir trop de chantiers dans un contexte de transition n’est pas mal en soi. Mais créer trop de fronts et toucher à des dossiers sensibles alors que la situation est fragile est un pari suicidaire.

Attention, il serait très difficile pour le CNRD de sortir victorieux dans les différents bras de fer qu’il a ouverts. Lutte contre la corruption, récupération des domaines publics, rectification institutionnelle, des réformes nobles et salutaires mais qui ne sont possible que sous un régime civil, démocratique, né des élections libres et transparentes.

N’est-ce pas une tempête dans un vert d’eau? Ou une simple diversion pour occuper tout le monde avec cette culture de la peur dominante?

Le CNRD doit comprendre que l’essentiel pour le Guinéen de notre époque c’est la correction des insuffisances des régimes précédants avec une nouvelle rédéfinition d’un modèle politique approprié et conforme à nos réalités.

A ce que je sache, aucun Guinéen n’est mort parce qu’il manque d’un habitat.

Aucun guinéen n’a manifesté pour une insuffisance de logements dans le pays. La récupération des biens de l’État n’interesse nullement le dernier citoyen. Il n’est pas concerné à cela.

Ce qui importe pour lui, ce sont des lois justes, une société civilisée et une repartition équitable des revenus de l’État.

Vos arguments sont trop beaux pour être vrais. Car, sur ces domaines ni une école ne sera construite, ni un hôpital. Ces patrimoines bâtis et non bâtis reviendront sans doute à ceux qui sont aujourd’hui aux affaires.

C’est reprendre avec Paul et remettre à Pierre. C’est cet esprit de position dominante qui risque de fragiliser la démarche.

Il faut éviter d’avoir tout le monde sur le dos!

Le fort d’aujourd’hui ne l’est pas forcément demain et le silence de la classe politique n’est pas un signe de faiblesse.

Le Guinéen a soif, il ne mange pas à sa faim, il ne bénéficie de soins adéquats, et il est tué comme un poulet quand il revendique ses droits.

C’est là ses préoccupations. Le reste n’est qu’une simple perte de temps et d’amusement de la galerie.

On n’en veut pas!

Wassalam!

Par Habib Marouane Camara, éditorialiste.