PORTRAIT – Cet ancien militaire canadien, connu pour parler à visage découvert de ses faits d’armes, a rejoint la légion internationale qui s’est constituée en Ukraine. Confronté à sa «légende», il tient à rétablir les faits.
Lorsque Wali franchit la frontière ukrainienne le 3 mars dernier, sa renommée le suit de près. Dans les médias anglo-saxons, on annonce en grande pompe l’arrivée aux côtés des forces ukrainiennes du meilleur tireur d’élite du monde. «Et de l’univers», plaisante le Canadien, dont le vrai prénom est Olivier. Sur les réseaux sociaux, on raconte qu’il est capable de tuer quarante hommes par jour. Il aurait également abattu un combattant de l’État islamique à plus de trois kilomètres de distance au Kurdistan irakien. Un nouveau Vassili Grigorievitch Zaïtsev, le héros de Stalingrad, mais cette fois-ci dans sa version canado-ukrainienne ? «C’est le récit hollywoodien au service de la guerre», commente l’intéressé avec son accent québécois. L’évocation de ses prétendus exploits militaires le fait sourire. Ni très grand, ni très musclé, il se décrit même comme l’exact inverse du stéréotype du soldat. «Peut-être que c’est cela qui me rend si intéressant ?», s’amuse-t-il encore.