Le consensus politique reste dans la situation actuelle de la Guinée l’instrument le mieux adapté pour éviter de rallonger la liste des problèmes auxquels sont confrontés les guinéens.
Si les assises nationales ont manqué d’engouement et ont été boudé par des grandes formations politiques.
Le président de la transition M Mamady Doumbouya et son premier ministre M Mohamed Beavogui devraient tout mettre en œuvre pour que le cadre de concertation qui vient de démarrer soit inclusif.
Il est inadmissible de constater que certains de ceux qui doivent prendre part à cette concertation ne soient pas présents à ce nouveau cadre de concertation.
Le gouvernement guinéen devrait avant le démarrage de ce cadre de concertation travailler à ce qu’il soit le plus inclusif possible et faire en sorte que tout le monde puisse y participer.
On ne peut pas gérer les crises politiques pendant une période de transition politique sur fond de surdité politique.
Dans la situation actuelle du pays, il est impératif de faire recours au consensus politique pour obtenir ensemble des décisions unanimes.
Car la pratique du consensus consiste à rechercher des décisions unanimes non uniformes : « nous pouvons être d’accords d’être en désaccord, de tout faire différemment sans que cela remette en cause notre volonté de rester ensemble».
Ce qui compte dans cette phase cruciale de l’avenir de la nation guinéenne, c’est la cohésion. Et tant qu’elle est préservée, il peut y avoir des divergences d’opinion, d’action.
La cohésion au sein de la société guinéenne est en cause dès que des personnes veulent imposer leur point de vue ou que d’autres ne peuvent plus y rester à cause de leurs désaccords. Et l’on se trouve actuellement dans une telle situation en Guinée.
Cela nécessite alors de retravailler sur les “Orientations”, les finalités du gouvernement de transition.
Alors si les autorités guinéennes veulent que le cadre de concertation soit inclusif, elles doivent retravailler sur leurs orientations.
Les discours politiques creux sur fond d’une insincérité pesante n’apportent rien à la nouvelle crise politique latente en gestation.
Les agissements actuels du gouvernement restent tout de même un nouvel obstacle à un retour rapide à l’ordre constitutionnel depuis le coup de force le 05 septembre 2021.
C’est du moins le sentiment de plusieurs formations politiques qui n’ont pas participé aux récentes assises nationales censées être le cadre de référence du redressement de la Guinée.
Et c’est l’une des raisons de leur absence au cadre de concertation en cours.
Une transition aux allures de mandat?
Les Assises nationales tout comme le cadre de concertation qui vient de débuter ne rassurent pas les grandes formations politiques du pays.
Compte tenu du flou entretenu par la junte guinéenne sur l’identité de ses membres et sur la durée de la transition, elle donne l’impression de se tendre sans doute vers une transition aux allures de mandat.
Ceci sous-entend que les principes démocratiques obtenus de longue lutte et au prix de nombreux sacrifices sont sur le point d’être liquidés par une tentative de confiscation du pouvoir par la force et la ruse.
Des assises nationales et cadre de concertation pour rien ?
Les membres de ce gouvernement de transition doivent faire recours au consensus pour éviter qu’après les assises nationales, que le cadre de concertation n’aboutisse à rien.
Et opter pour le consensus politique c’est apprendre à rapprocher les positions des unes et des autres de dépasser leurs différends, d’adopter une position commune qui arrangerait toutes les parties sans qu’aucune d’entre elles ne se sente vaincue.
C’est pour éviter d’arriver à une autre impasse et que l’intérêt général se trouve menacé.
Cette solution qu’imposent les circonstances du moment est un instrument dont il faut faire usage.
Il aura sans doute le mérite de faire éviter le pays de nouvelles crises qui risquent de s’accentuer et d’exploser à tout moment.
C’est un principe pratique efficace pour résoudre des situations conflictuelles.
Il n’est donc jamais trop tard pour ne pas avancer et jamais trop tard pour bien faire.
Qu’Allah nous facilite cette tâche
Aïssatou Chérif Baldé.
Politologue-Journaliste Hambourg.