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Guinée: la ville de Fria est sise dans la localité de Sombory encore appelé Tormelin. Jusqu’en 1957, ce village appartenait à la zone coloniale administrative de Boffa…

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Naissance de la ville de FRIA
La ville de Fria est sise dans la localité de Sombory encore appelé Tormelin. Jusqu’en 1957, ce village appartenait à la zone coloniale administrative de Boffa. Mais suite à cette aventure économique et financière de Péchiney d’y construire la première usine d’alumine en terre africaine, elle a finalement été détachée de Boffa.
Le 15 octobre 1954, après plusieurs prospections infructueuses en Moyenne et Haute-Guinée, Monsieur DIMITIAK et Monsieur SABO deux techniciens du géant français de l’aluminium PECHINEY arrivèrent à Tormelin. Ils étaient accompagnés de quelques ouvriers guinéens notamment Monsieur TRAORE Fodé Morlaye, un ancien du service MIN de Friguia-Kimbo. Ce dernier à la retraite depuis 1983 vit toujours à Fria dans le quartier Katourou III. À leur arrivée à Tormelin, ils ont demandé au Chef de Canton CAMARA Almamy Amadou de leur trouver un chef d’équipe. C’est ainsi que ce dernier choisit son frère CAMARA Boubacar comme chef d’équipe. Il était accompagné de 13 autres personnes pour tracer une piste pouvant mener au site des gisements de bauxite.
Après la constitution de l’équipe et sans tarder, les travaux de défrichage commencèrent le lendemain 16 octobre 1954. Mais le sol caillouteux de Fria rendait les travaux difficiles. Le 28 octobre 1954, la piste arriva dans le petit village de WOULOUNKOBY. C’est en ce moment que DIMITIAK décida de se retourner à Conakry. Mais quelques jours après, il était revenu accompagné d’autres ouvriers guinéens.
Après le départ de monsieur DIMITIAK pour Conakry ce 28 octobre 1954, le second ingénieur du géant Péchiney monsieur SABO a continué les travaux de débroussaillage avec les autres ouvriers guinéens dirigés par monsieur CAMARA Boubacar, petit frère du chef de canton de Tormelin. Pour rappel, un canton à l’époque coloniale était une division administrative dont l’équivalent actuel est CRD (Communauté Rurale de développement) encore appelé sous-préfecture mais en zone rurale.
Du petit village de WOULOUNKOBY la petite piste était arrivée à MANGAMORY un autre petit village de Tormelin. C’est là que l’équipe fut réjointe par monsieur DIMITIAK à son retour accompagné de trois autres chefs d’équipe :
1° CAMARA Djibi de Tormelin actuellement décédé dont la construction se trouve à côté de la mosquée de Tormelin ;
2° SOUMAH Issiaga de Kindia qui logeait à la cité CALT (ancien nom de Sabendè) jusqu’à sa retraite. Il fut envoyé à la mecque par Friguia-Kimbo et décéda quelques années plus tard vers le milieu des années 90 ;
3° Enfin monsieur KIBIER un expatrié français.
Ces derniers ont débuté les travaux en partant du petit village de Kissandoh situé derrière le quartier de tabossy le 8 novembre 1954. C’est dans cette localité que se situent les carrières 4 et 7. C’est donc à Kissandoh que le premier camp fut installé le 26 octobre 1954. L’équipe de KIBIER en a profité pour élaborer le plan des maisons des premiers ouvriers venus pour le démarrage de la construction de l’usine. D’où le nom de CD (Cité Démarrage). C’étaient des cases en paillottes construites à l’emplacement de l’actuelle CD. C’est là donc que furent construits les premiers logements de la cité de Fria.
La route de Kissandoh allait jusqu’à Tabossy, remontait le long du fleuve Konkouré, continuait vers Fria-village tout en traversant la petite montagne de Kimbo. C’est ce petit relief qui a donné son nom à la deuxième appellation de l’usine de Fria c’est-à-dire « Kimbo ». Cette route fut terminée le 30 novembre 1954.
Mais le 5 décembre 1954, à l’entrée d’un petit hameau, les deux ingénieurs de Péchiney monsieur DIMITIAK et monsieur SABO ont demandé à CAMARA Boubacar, le premier chef d’équipe : « Mais où va cette route ? »et CAMARA BOUBACAR a répondu :  » Ce hameau s’appelle Firiya » . Monsieur DIMITIAK n’ayant pas compris demanda à nouveau : « Comment ? » et CAMARA Boubacar répéta : « Firiya ». C’est ainsi que DIMITIAK a noté ce nom dans son carnet qui allait devenir finalement FRIA les blancs n’ayant pas la même prononciation que nous autres africains.
La première appelation fut donc « Fria-Kimbo » qui deviendra par la suite « FRIGUIA-KIMBO »
Source : Friainfo, Khalil Kaba