» Un gouvernement qui avance masqué est un gouvernement qui a des choses à cacher « . Monenembo
Des émissaires du putschiste Mamadi Doumbouya, le président de la transition guinéenne, séjournent à Washington, la capitale des États-Unis. Si officiellement, cette visite se situe dans le cadre des assemblées annuelles du printemps des institutions de Breton Wood (FMI-Banque Mondiale), elle a été aussi l’occasion pour la délégation du Gouvernement guinéen de rencontrer les autorités américaines au plus haut niveau.
Histoire de tenter de les rassurer sur le déroulement de la transition alors que la Guinée est sous sanction américaine depuis janvier dernier. Des sanctions « renforcées » par les effets induits liés aux mesures prises par Washington contre Ali Saadi et Ibrahim Taher, deux importants opérateurs économiques libano-guinéens soupçonnés de financer le Hzebollah. Conakry veut convaincre Washington de « desserrer l’étau » des sanctions, mais visiblement, l’administration Biden veut voir plus d’actes concrets de la part de la junte.
Dr. Lancinè Condé et sa délégation ont été reçus au bureau des affaires africaines du Département d’Etat où ils ont rencontré le sous-secrétaire d’Etat adjoint Micheal Gonzales. Lequel avait souligné en décembre dernier lors d’un tête-à-tête à Conakry avec le colonel Mamadi Doumbouya, la nécessité d’organiser rapidement des élections pour un retour à l’ordre constitutionnel, rompu le 05 septembre 2021.
A l’époque, ce responsable américain avait conditionné le soutien des Etats-Unis à la transition guinéenne, par la définition d’un calendrier clair pour remettre le Pouvoir à une autorité légale. Depuis, quatre mois se sont écoulés, mais le statut quo perdure. La durée de la transition reste toujours un mystère. Il y a dix jours, le Gouvernement avait dévoilé, sans fixer de délai, la feuille de route axée sur dix étapes pour aboutir au retour des civils au pouvoir.
C’est dans ce contexte que les émissaires du colonel Doumbouya ont été reçus au Département d’Etat. Conakry sollicite l’appui de Washington pour soutenir le processus en cours. Mais sur le sujet, la position des États-Unis ne semble pas avoir bougé fondamentalement. Michael Gonzales a exprimé des attentes vis-à-vis des autorités de Conakry. Notamment des clarifications sur la « durée de la transition ».
« Le département d’Etat est compréhensive de la situation en Guinée, il a certes des attentes envers nous. Il souhaiterait que certains aspects soient clarifiés comme c’est le cas au niveau de la communauté internationale. Nous leur avons expliqué le travail en cours avec le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation et l’issue que cela permettrait d’obtenir en matière de clarification. Ces explications ont rassuré », selon le ministre de l’économie, des finances et du Plan.