Beaucoup s’accordaient pour le dire. Plus d’un demi-siècle après les indépendances, l’Afrique de l’Ouest semblait bien engagée sur la voie de la démocratie. Alternances dans plusieurs pays, reconnaissance de leur défaite par les perdants, participation importante des citoyens… Certes, tout n’était pas parfait – loin de là -, mais les élections étaient devenues la routine. Le temps des coups d’État, à son apogée entre les années 1960 et le début des années 1990, semblait révolu. Et les images de militaires déboulant en armes dans les palais, puis annonçant à la télévision nationale la mise en place d’un comité à l’acronyme à rallonge, appartenir au passé.
En septembre 2015, le général Gilbert Diendéré ratait son coup contre les autorités de transition au Burkina Faso et rendait le pouvoir, en s’excusant, une semaine seulement après l’avoir pris par la force. Après ce « coup d’État le plus bête du monde », plusieurs observateurs faisaient la même analyse : les putschs militaires ne passent plus en Afrique de l’Ouest.
Et pourtant. Cinq ans plus tard, une série de coups d’État dans des capitales francophones ébranle ce constat.
In jeuneafrique