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Guinée : les putschistes fixent la transition à « 39 mois », au mépris de la communauté internationale

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FILE PHOTO: Special forces commander Mamady Doumbouya, who ousted President Alpha Conde, walks out after meeting envoys from the Economic Community of West African States (ECOWAS) for the Guinea crisis to discuss ways to steer the country back toward constitutional regime, in Conakry, Guinea September 10, 2021 REUTERS/Saliou Samb/File Photo

La Cédéao demandait à la junte d’organiser sans tarder des élections afin de rendre le pouvoir aux civils. Les militaires ont renversé le présiden Condé en septembre 2021.

C’est un camouflet pour les voisins de la Guinée. Le chef de la junte militaire à Conakry a annoncé, samedi 30 avril, avoir opté pour une durée de transition « de 39 mois » avant de rendre le pouvoir aux civils, défiant ainsi les partenaires régionaux du pays qui demandent un délai bien plus court. Cela reporte d’éventuelles élections à 2025.

« De toutes les consultations engagées à tous les niveaux (…), il ressort une proposition médiane d’une durée consensuelle de la transition de 39 mois », a déclaré le colonel Mamady Doumbouya dans une adresse télévisée à la Nation.

L’officier, qui a renversé le président Alpha Condé en septembre et s’est fait proclamer chef de l’Etat depuis lors, a tenu ces propos après la clôture, vendredi, de deux consultations politiques contestées – une conférence dite de réconciliation et « un cadre de concertation inclusif » – toutes deux boudées par un grand nombre de partis politiques.

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« Le CNRD [Comité national du rassemblement et du développement, l’organe dirigeant de la junte] et le gouvernement à leur tour soumettront au CNT [Conseil national de transition], qui tient lieu de Parlement, cette proposition qui est consécutive à de larges et patientes consultations », a déclaré le colonel-président.

Fin mars, s’impatientant devant leur refus manifeste d’annoncer une date pour des élections destinées à rendre le pouvoir aux civils, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait sommé les autorités de Conakry de lui présenter « au plus tard le 25 avril » un calendrier de transition « acceptable », sous peine d’une extension des sanctions économiques décidées contre le pays après le coup d’Etat.

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Mais la junte a laissé passer le délai et demandé à « avoir davantage de temps par rapport à l’échéance du 25 avril », afin de « permettre la poursuite des consultations », selon un communiqué de la Cédéao publié mercredi.

Violente attaque contre la Cédéao

En septembre, après le putsch à Conakry, les chefs d’Etat de la Cédéao avaient « insisté pour que la transition soit très courte », et que des élections soient organisées dans un délai ne dépassant pas « six mois ».

Lemonade.fr