« Vous savez, quand je suis devenu premier ministre, il y a beaucoup de personnes qui venaient me voir. Pour me dire aide-moi je vais être Directeur des Impôts. Mais je lui dis pourquoi tu veux être directeur de l’impôt ? Pourquoi tu ne veux pas être recteur de l’Université de Nzérékoré, tu vas aider les élèves ? Il me dit non, non, c’est l’impôt qui est bien. Mais l’impôt, c’est la route de la prison. Parce que nous, nous allons mettre quelque chose, tout ceux qui vont prendre l’argent dans la caisse, ils vont aller quelque part. Donc, c’est pour vous dire qu’il faut aussi que les mentalités changent. Et ça doit commencer chez vous jeunes.
Le colonel Mamadi Doumbouya pose des actes tous les jours pour vous. La récupération des biens de l’Etat, il y a très longtemps que ça a commencé et on est tous responsables de ça. On ne peut accuser personne spécifiquement. Il y a certaines personnes à qui on a confié les responsabilités, ils ont pris les maisons de l’Etat, ils disent c’est pour moi et sont restées dedans. Les jeunes arrivent, il n’y a plus rien. Alors la récupération des biens de l’Etat est aussi simple que ça. Le CNRD, le gouvernement n’est contre personne. Tout ce qu’on veut, c’est avoir un pays normal. Un pays qui a des routes avec des beaux trottoirs. Un pays qui a des marchés où les gens sont dans le marché. Il faut comprendre bien cette notion de récupération des biens de l’état, des biens publics, assainissement de la ville.
C’est vrai que beaucoup d’entre ces gens-là, ont reçu des lopins parce qu’il y avait des fonctionnaires véreux qui les ont fait payer et donner les places qu’il ne faut pas donner. Ça ce n’est pas juste et ça sera rétabli, je vous garantis que tous ceux qui ont été injustement traités par les fonctionnaires, ces fonctionnaires-là payerons », a-t-il révélé.
Et de poursuivre : « Le Colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition, chef de l’état, a pris le courage avec ses hommes de faire le changement du 05 septembre, à cause de vous d’abord. Parce que la situation de notre pays était telle que on ne voyait pas l’avenir. Un avenir de justice, d’équité, de rassemblement. Regardez le gouvernement, ils sont tous jeunes. Parce qu’il est jeune, il a voulu des jeunes pour répondre aux problèmes des jeunes que vous êtes. Alors, il nous a demandé de venir auprès des populations, vous nos parents. Mais vous-même vous savez que vous êtes les plus nombreux. Assis là-bas à Conakry, on ne peut pas savoir tout ce qui se passe ici. Voilà pourquoi nous sommes là aujourd’hui au milieu de vous. Vivre avec vous votre vie, vous écouter, vous comprendre, pour mieux faire notre travail.
Nous avons fait notre propre diagnostic depuis que nous sommes là. Nous avons vu des difficultés. Tout ce que je peux vous dire, en juste trois jours, nous avons compris beaucoup. Soyez rassurés que tout ce que nous faisons, c’est pour vous. C’est pour que la Guinée de demain soit meilleure. Mais cela n’est possible si nous travaillons, si nous nous mettons ensemble. En ce qui concerne le CNRD et le gouvernement, nous essayons de faire le peu que vous entendez, que quelquefois vous ne voyez pas. Dans des conditions qui ne sont pas toujours facile. Parce que nous n’avons pas trouvé beaucoup de ressources dans les caisses. Il faut se dire la vérité.
Mais aussi dans des conditions d’après covid. Nous avons eu même la chance que Covid n’a pas trop tué chez nous. Mais des pays puissants comme les États Unies, la France, l’Italie, la Chine ont perdu des centaines de milliers de personnes. Et cela a bloqué l’économie, le monde s’est ralenti, et évidemment les produits que nous recevons sont devenus plus chers. Aujourd’hui, quelque chose qu’on transportait à 10.000Gnf, de l’Europe à l’Afrique, ça coûte 40.000Gnf. Ce qu’on transportait de l’Asie à l’Afrique, c’est même plus.
Un sac de riz qu’on prend en Asie qu’on transportait à 5000Gnf, aujourd’hui on le transporte à 25.000Gnf. L’essence qu’on pouvait acheter un peu moins chère, pour le vendre à 10.000Gnf, aujourd’hui cette essence à l’étranger, on l’achète à 15.000Gnf. Et vous vous l’acheter à 10.000Gnf. Donc l’État doit trouver 5000Gnf pour chaque litre que vous achetez, pour le mettre à la place de ce que vous vous ne payez pas. C’est ça la réalité, mais ce 5000Gnf qu’on prend où on le prend ? On le prend dans l’éducation, dans la santé, dans les routes. C’est ça la réalité.
C’est pourquoi nous devons travailler encore plus pour voir là où on n’a pas besoin d’acheter qu’on achète plus. Et là où on n’a pas besoin d’acheter c’est où ? C’est le riz qu’on mange, le sucre qu’on importe on peut le planter oui ou non ? Alors c’est dans l’agriculture. Nous importons 700.000 tonnes de riz. C’est beaucoup de millions. Et quand on importe ce riz, on n’est obligé de créer la différence pour que ça ne soit pas cher. Parce que dès qu’il est cher, tout le monde dit la vie coûte chère. Mais ce riz-là, on peut le planter en Guinée. Donc, mettons-nous au travail.
Commençons au-moins à manger ce que nous produisons nous-mêmes. Soyez courageux, devenez des entrepreneurs. L’Etat n’est pas un employeur qui donne la richesse. C’est vrai chez nous, on a tout mis à l’envers. On a dit pour être riche, il faut être fonctionnaire. Parce que quand tu es fonctionnaire, tu touches l’argent de tout le monde. On te confie l’argent de tout le monde, toi tu prends l’argent là, tu mets dans ta poche arrière et tu dis c’est pour moi. Tu fais ce que tu veux, alors que le reste du peuple souffre.
Alors, il faut se lever travailler pour vous-mêmes. Devenez riche en travaillant pour vous-mêmes dans le secteur privé. C’est là-bas qu’on s’enrichit. Dans la fonction publique, on est au service du peuple. On ne s’enrichit pas. Ça il faut l’apprendre, ça doit être très clair », a martelé Mohamed Béavogui, le Premier ministre du CNRD in africaguinee