• À César ce qui est à César »
Il y’a des leaders politiques qui ont besoin de leur Parti politique pour briller; de même, il y’a des Partis politiques qui ont besoin de leurs leaders pour briller.
Au temps de la splendeur du PUP, Lansana Conté rappelait à qui volait l’entendre et particulièrement, à ses collègues membres du bureau politique national, que c’est le PUP qui avait besoin de lui et non l’inverse.
C’était sa façon de dire à ses proches collaborateurs du Parti, que celui qui fait le Parti et non l’inverse. qu’il doit avoir les coudées franches pour présider aux destinées du Parti sans avoir à être imposé quoi que ce soit y compris dans les choix des membres de son gouvernement.
Aujourd’hui, un de ses anciens fidèles collaborateurs, Cellou Dalein Diallo, est à la tête d’un Parti, l’UFDG qui, quoi qu’on dise, a plus besoin de l’homme que lui n’a besoin de son Parti.
On peut détester l’homme ou l’homme politique qu’il est, mais personne ne peut-être crédible en insinuant qu’il n’a pas la maîtrise de tous les rouages et même du destin actuel de son Parti.
Cela est certainement à chercher non pas seulement au niveau de ses compétences intellectuelles; mais aussi et surtout, au niveau de sa compétence sociale qui reste son avantage comparatif à mon sens.
Le renouvellement à la tête d’un Parti est un idéal démocratique certes, mais, il y’a l’idéal, le rêve et ce que la réalité impose.
La réalité politique africaine en général et guinéenne en particulier, est que la vie et le fonctionnement des Partis sont à 90 % tributaire de l’aura, du prestige, de la crédibilité, de l’expérience, de l’expertise et des ressources financières de son fondateur.
Ceux qui jugent ces leaders de non démocrates doivent élargir le champ de leur angle d’analyse pour découvrir que c’est souvent plus complexe que cela.
D’ailleurs, d’autres font ces critiques, n’ont pas parce qu’ils se préoccupent de la promotion de la bonne gouvernance et de la démocratie au sein des Partis politiques; mais plutôt, parce qu’ils en veulent à ces leaders à cause de la popularité de ceux-ci et de l’envergure des Partis qu’ils président.
Aucun Homme n’est certes, indispensable à quelque niveau que ce soit diront certains; mais d’autres rappelleront qu’ils y’a des compétences indispensables au bon fonctionnement de toute entreprise humaine.
Malheureusement, c’est pas tout le monde qui peut revendiquer ces compétences partout; d’où l’importance pour éviter le mot indispensable, de ceux qui disposent de ces compétences chèrement acquises.
C’est cela la réalité des choses au-delà de nos rêves sains ou malsains. À force de profiter de la popularité de quelqu’un à cause de votre proximité avec lui, le dupe ou le naïf va penser qu’il est devenu plus populaire que ce dernier. Le faire, c’est souvent aller vite en besogne avant d’être rattrapé par la réalité.
Sow Boubacar, Switzerland 🇨🇭