Le fantasme « c’était mieux avant » revient sur les lèvres des opposants d’hier, les éternelles victimes du pouvoir, qui le sont certainement davantage, aujourd’hui, avec la junte. Des militaires au pouvoir qu’ils ont pourtant bien adulés. Bien défendus. Soutenus sans retenue aucune avec une débauche d’énergie incroyable qui laissait transparaitre dans les mots et actions un brin de vengeance pour les brimades subies.
Le FNDC n’ira pas jusque-là, car cet « avant », ils disent l’avoir traversé au risque de leur vie.
Il est cependant évident que l’épisode est aussi incroyable qu’impitoyable. Leur dissolution annoncée par la tutelle des partis politiques et des organisations de la société civile sort de l’ordinaire dans le pays. Le tacle sans précèdent demeurera indélébile.
« Je suis dans l’obligation, en tant que ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, lorsque n’importe qu’elle organisation dont les activités menacent la paix et la stabilité publique, de procéder à la dissolution pure et simple » s’est défendu le Ministre Mory Condé chez nos confrères de TV5.
A lire entre les lignes, ça laisse transparaitre que les gens qu’ils ont célébrés hier, aux premières heures du coup d’Etat, pour être des parangons de la démocratie, sont devenus des véritables trublions. Et pourtant le péché qui leur vaut cette sentence, a toujours fait leur réputation commentent des soutiens du régime déchu.
« Leurs appels à manifester, depuis toujours, a donné l’occasion à des bas instincts de se livrer à la vendetta avec pour conséquences des pertes en vies humaines et des dégâts matériels immenses », ont ajouté les mêmes soutiens qui ont, par contre, tendancieusement occulté la réaction disproportionnée des forces de l’ordre, qui ont eu, pour la plupart, la gâchette facile.
Loin des débats juridiques qui jacassent sur le fondement légal de la décision, le timing amène à soupçonner sur les velléités de brider les voix dissonantes que d’une volonté visant à contraindre celles-ci à rester légalistes dans leurs réclamations.
Au pire des cas, ça peut être une solution, mais pas la solution. La solution, c’est d’accepter de s’ouvrir dans un cadre de dialogue permanent, inclusif et serein.
Mognouma Cissé