La joie et l’espoir étaient au rendez-vous dans un pays où régnaient la peur et la terreur. Là où l’espoir et les perspectives d’un lendemain meilleur, avaient foutu le camp. Seulement-voilà, il est regrettable de constater que jusqu’à présent, les acteurs ne s’écoutent pas et ne s’entendent pas. Cela, au seul détriment des populations guinéennes qui tirent généralement le diable par la queue, notamment en cette période de grandes pluies. Et pourtant, les discours allant dans le sens de l’apaisement, de l’unité, du dialogue et du pardon ne manquent pas. Ils sont souvent prononcés par les autorités de la Transition. Alors mais pourquoi les acteurs ne s’entendent-ils pas pour trouver un délai raisonnable à un retour à l’ordre constitutionnel, gage de tout essor économique et social ? Socialement et culturellement, les Guinéens sont unis: ils se côtoient régulièrement dans les lieux de culte, sur les lieux publics, lors des cérémonies et des événements sportifs. C’est lorsque la politique s’invite dans la danse que les gens cessent de réfléchir. C’est en ce moment seulement que la haine, la violence, la vengeance, la division et le mépris de l’autre prennent le dessus. Bonjour les dégâts !
Il n’est pas rare d’entendre certaines personnes vanter les Guinéens pour leur intelligence. A mon avis, lorsqu’on est intelligent, faire travailler sa matière grise pour sortir d’une crise serait nécessaire et indispensable. C’est-à-dire, être capable d’aplanir les divergences autour de la table des négociations sans forcément le concours d’un médiateur étranger comme on le fait actuellement. Lorsque nous sommes incapables de résoudre nos propres problèmes, ce sont les autres qui viendront se mêler de nos » affaires ». N’oublions pas que l’indépendance au vrai sens du terme suppose beaucoup de choses. Les autorités de la Transition doivent consentir assez de sacrifices et fournir des efforts pour une sortie de crise. En tout cas, le peuple souverain de Guinée a tant souffert.
Bah Mamadou
