Il ne faut pas insister. Pas du tout. Il ne faut non plus faire dans la litote, dans l’espoir de le confondre. Encore pas du tout !
Toumba Diakité qui a la prudence de Sioux, quelles que soient les tournures, dira toujours la même chose. C’est à l’intention des avocats qui l’interrogent et qu’il sait tourner souvent en dérision, mettant ainsi à découvert le niveau peu enviable de certains hommes en robe noire.
Ce triste et regrettable constat sur le niveau des cadres, est aussi largement de commune mesure avec celui de ceux de l’administration et des corporations élitistes en Guinée.
La preuve que le pays doit faire des efforts, pour qualifier son système éducatif, au-delà des discours captieux et des engagements factices de dirigeants politiques qui se sont succédé.
L’ancien aide de camp du très bouillant ancien Président Moussa Dadis Camara, a le mérite de révéler cette situation qui est une grave anomalie dans la gestion d’un Etat.
Depuis plus d’une semaine, il tient en haleine l’opinion nationale et internationale qui suit avec intérêt et une attention particulière, ce procès du tristement célèbre massacre du 28 septembre.
Pour l’accusé peint tout en noir, l’objectif est double.
Changer cette mauvaise réputation qui lui colle à la peau, puis convaincre le tribunal de son innocence pour les crimes monstrueux et abominables dont il a été rendu seul et unique responsable.
L’exercice n’était pas facile. Il n’était non plus gagné d’avance. Mais Toumba semble bien le réussir. Du moins, il s’essaye plutôt bien.
Le monstre ni foi ni loi qu’il fut présenté, par la force de la caricature, passe aujourd’hui pour une victime.
Pas besoin d’un sondage pour se faire cette opinion. Les réseaux sociaux, les cafés et d’autres lieux de regroupements qui bruissaient de commentaires, qui condamnaient l’homme, n’ont plus les mêmes discours.
Toumba force désormais la sympathie et l’admiration, ainsi que de la pitié. Son parcours tel que raconté par lui-même, sort de l’ordinaire. En tout cas, il a quelque chose d’extraordinaire.
De sa tentative d’assassinat contre son ancien patron qui l’aurait d’ailleurs mis à l’écart dans la gestion d’un pouvoir dont il a été un des acteurs clé, jusqu’à son interpellation, en passant par son incarcération au moment où certains de ses coaccusés occupaient des responsabilités importantes au sommet de l’État, Toumba a l’air d’un miraculé qui a failli être l’agneau de sacrifice dans le but de brouiller les pistes.
Cela allait, à coup sûr, rendre alambiquée la manifestation de la vérité sur les atrocités perpétrées, le 28 septembre 2009, au grand stade de Conakry.
Cette mauvaise image que Toumba trainait jusqu’ici, serait en voie d’être restaurée, au fil de ses interventions.
Cependant, quant à son innocence qui est aussi sur toutes les lèvres, la responsabilité commande d’être prudent.
La suite du procès, nous en édifiera, quand sera bouclé le défilé des accusés et des témoins à la barre.
Avec lerevelateur224