Dans les gargotes ou dans la rue, on emballe les aliments tout chauds voire bouillants (le riz notamment) dans du plastique placé dans une bassine également en plastique pour en garder la chaleur le plus longtemps possible et les vendre toute la journée. Si tu oses dire que ça ne se fait pas, au mieux on te regarde avec dédain, au pire on t’insulte.
Or, le plastique est fabriqué à partir de déchets de goudron. Eh oui ! Lorsqu’il chauffe, il libère dans les aliments qu’il contient une cinquantaine de produits cancérigènes, dont l’antimoine qui est extrêmement nuisible à la santé.
Le plus hallucinant se voit chez ceux qui vendent du poulet brasillé dans la rue : il le précuisent carrément à feu vif dans du plastique placé dans une grande marmite à moitié remplie d’eau. N’avez-vous pas remarqué que de grands sachets bleus ou noirs dilatés en plastique sont jetés par terre à côté de leur étal ? D’ailleurs, ils font la précuisson devant tout le monde de la manière que j’ai décrite. Et personne ne s’en indigne outre mesure.
Je ne parle même pas de ceux qui achètent du café ou du thé chaud avec les marchands ambulants munis de poussette. Eh bien, le café ou le thé chaud est servi dans un petit sachet en plastique et l’acheteur le boit avec délectation sans se rendre compte qu’il expose son organisme à toutes sortes de cancers.
Résultat : l’ignorance tue.
Dans les hôpitaux, les médecins vous diront que les cas de tumeurs sont en croissance. L’usage du plastique non alimentaire dans la nourriture quotidienne n’y est pas étranger.
J’avais signalé au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique la généralisation de ces pratiques nocives et demandé qu’il mène une campagne médiatique de sensibilisation et ensuite une opération coup de poing avec la police et la gendarmerie pour fermer sans pitié toutes les gargotes et détruire tous les endroits où l’on vend des aliments emballés chauds dans du plastique.
On m’a remercié pour l’alerte et la suggestion et on m’a dit tout simplement que le ministère n’a pas de budget de fonctionnement. J’ai failli tomber à la renverse et je suis parti.
Au Sénégal, en Sierra Léone, au Cameroun, etc., il ne viendra à l’esprit de personne, même d’un idiot, de placer un aliment chaud dans du plastique pour le vendre ou le manger, ni de manger un repas chaud dans une assiette en plastique, ni de boire du café ou du thé dans une tasse en plastique.
Au Congo de Sassou, le plastique est tout simplement banni. Vous n’en verrez nulle part. Au magnifique aéroport Maya Maya de Brazzaville, les douaniers retirent aux passagers étrangers tous les plastiques contenus dans leurs bagages.
Sur plusieurs plans, la Guinée est vraiment sur une autre planète.
Personnellement, je préfère avoir faim que de manger dans les gargotes ou dans la rue, car partout, je dis absolument partout, les aliments passent inexorablement par le plastique.
Je donnerai le même conseil à toute personne sensée.
Par Albassirou Diallo