Home A LA UNE Doumbouya, Déby Itno et les fantômes de Hollywood, par François Soudan

Doumbouya, Déby Itno et les fantômes de Hollywood, par François Soudan

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Par François Soudan

Directeur de la rédaction de Jeune Afrique.

© Jeune Afrique

ÉDITORIAL – Don Vito Corleone n’est pas mort à New York, foudroyé par une crise cardiaque en jouant avec son petit-fils Antonio dans une parcelle où l’on cultive des tomates. Il vit aujourd’hui à Conakry, dans un palais de la presqu’île de Kaloum transformé en bunker et sous haute protection. Mamadi Doumbouya a-t-il vu le chef-d’œuvre de Francis Ford Coppola réalisé il y a tout juste cinquante ans, avant de faire coudre sur sa vareuse d’officier, en lieu et place de son identité, le surnom à jamais attaché à la figure de Marlon Brando : « Le Parrain » ? Sans doute. Et sans doute n’ignore-t-il rien de la charge symbolique attachée à ce pseudonyme, celle que porte un chef de famille de la mafia new-yorkaise, « capo di tutti capi » du crime organisé.

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Le problème est qu’il est, depuis le 5 septembre 2021, le président de la République de Guinée et que ce choix à la fois puéril et sulfureux devrait interpeler ses concitoyens : que cherche à prouver, à inspirer par là ce colonel de 42 ans ? La peur ? La loyauté ? La légitimité d’un putschiste cherchant à faire oublier le hold-up qui lui a permis de faire main basse sur le pouvoir et le magot de son prédécesseur ?