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L’Empire du Macina (parfois Masina ou Maasina), appelé aussi la Diina, est un empire peul théocratique fondé en 1818 par le marabout peul Sékou Amadou du clan des Barry…

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L’Empire du Macina (parfois Masina ou Maasina), appelé aussi la Diina, est un empire peul théocratique fondé en 1818 par le marabout peul Sékou Amadou du clan des Barry et qui sera détruit par l’invasion des Toucouleurs sous la conduite d’El Hadj Omar en 1868. Son cœur était le Macina, qui désigne toute la zone inondée du delta intérieur du Niger, c’est-à-dire la zone comprise entre les cercles de Mopti, Ténenkou et Youwarou[1]. Il s’étendait plus largement de Tombouctou au nord, au pays Mossi au sud, de la Mauritanie à l’est à la région de Mopti, et avait Hamdallaye comme capitale.

Les Peuls, venus du Fouta Toro, se sont installés dans la région vers la fin du xive siècle. Au début du xixe siècle, les « Satigué Ardos », chefs de clan peuls, de clan Dicko, contrôlent la région.

Sékou Amadou, membre de la confrérie soufie Qadiriyya[2] et exilé à Noukouma après avoir eu un conflit avec les oulémas de Djenné, y livre sa première bataille en 1818 contre les Ardos, alliés au fama (roi) de Ségou. Cette victoire le conduit à déclarer le jihad et à conquérir Djenné un an plus tard en 1819.

Il fonde alors un empire théocratique qu’il nomme Diina (« la religion » en arabe déformé) avec une nouvelle capitale, Hamdallaye (« Dieu soit loué »). Il ordonne que la grande mosquée, construite par le roi Koi Koumboro, soit abandonnée, et en fait édifier une nouvelle. Il développe l’enseignement coranique. La Diina est plus un royaume qu’un véritable empire. Son autorité s’étend des actuelles régions maliennes de Mopti, le nord de la région de Ségou, jusqu’à Tombouctou, avec frontière avec les États mossis au nord du Burkina Faso.

Alors que son fondateur est membre de la Qadiriyya, l’empire est régi par une application rigoureuse de la charia malékite[3] et se montre particulièrement intolérant vis-à-vis des non musulmans[2]. Le cheikh al-Bakkay, chef spirituel de la Qadiriyya et petit-fils de Sidi al-Muḥtar, tentera d’ailleurs en vain de rappeler à Amadou Sekou, fils de Sékou Amadou, les principes de leur tarîqa, à savoir la tolérance et la paix avec les musulmans et les non musulmans[2].

L’économie repose sur l’élevage bovin et ovin. Sékou Amadou impose aux nomades peuls la sédentarisation. Les populations bambaras, soninkées, bwa, dogons, et peuls animistes, sont réduites en esclavage et travaillent dans l’agriculture. Pour développer le commerce, Sékou Amadou uniformise les unités de mesure sur le territoire de l’empire. Les royaumes bambaras de Ségou et du Kaarta, résistants, échappent à l’autorité de la Diina.

En 1844, à la mort de Sékou Amadou, son fils Amadou Sékou puis son petit-fils Ahmadou Ahmadou en 1852 dirigent l’empire.

En 1862, l’empire, encore prospère, est attaqué par l’empereur toucouleur El Hadj Oumar Tall, qui s’empare de Djenné et d’Hamdallaye, et met fin à l’Empire du Macina.