Dans l’espoir du nouvel an !
Une vie sans espoir ne mérite pas d’être vécue, dit un adage. Aujourd’hui, nous vivons dans une transition où tout n’est pas rose certes !
Mais, une fois encore, il ne faut pas oublier qu’il y a peu, nombreux sont les Guinéens qui avaient perdu tout espoir de vie meilleure et de perspectives d’avenir. Pas par fatalisme mais à cause de la mal gouvernance. Si l’évènement du 5 septembre 2021, n’était pas intervenu par la grâce de Dieu, nous serions déjà en train de vivre un troisième mandat que Alpha Condé et son clan avaient fini d’imposer aux Guinéens que nous sommes. Eh, oui, la pilule amère avait déjà été avalée.
Il est bien vrai qu’actuellement tout ne se passe pas comme auraient souhaités la plupart d’entre nous avec un contexte économique très difficile, pas seulement en Guinée. Mais, rappelons nous qu’il y a peu, à cause de la précarité engendrée par la mauvaise gestion des affaires, rares étaient les Guinéens qui arrivaient à joindre les deux bouts. Malgré l’unicité des caisses de l’Etat, les richesses étaient mal réparties. Sans vouloir réduire leur train vie eux qui avaient tout, le gouvernement de Kassory Fofana demandait aux Guinéens qui tiraient le diable par la queue, d’attacher la ceinture.
Sur le plan sociopolitique, la situation était plus grave. Aujourd’hui, on réclame un retour rapide à l’ordre constitutionnel or Alpha Condé a, après tout, été élu et incarnait un régime civil légitime et légal. Mais, c’est bien sous son règne sans partage que les droits de l’homme ont été beaucoup violés. Lui l’opposant historique qui dit s’être battu pendant des décennies pour la démocratie ne tolerait pas les manifs de l’opposition, celles-ci étaient réprimées dans le sang et en toute impunité. Combien de Guinéens ont perdu la vie ou ont fui le pays pour avoir simplement réclamé la bonne gouvernance ?
Avez-vous aussi tôt oublié la consignation à résidence des leaders politiques, la fermeture de leurs sièges, le kidnapping de certains activistes de la société civile, la répression et la terreur dans les quartiers favorables à l’opposition, les humiliations de toute nature des femmes, les larmes des parents des victimes, la fermeture injustifiée des frontières avec certains pays limitrophes, la liste est longue. Il faut être amnésique pour pouvoir oublier tous ces torts que le régime Condé a causé aux Guinéens.
Et sur le plan social, la Guinée qui est toujours épargnée par les affres de la guerre, a, à certaines occasions, failli basculer dans le chaos, notamment lors des différentes élections. La politique de division, de mépris mise en place était bien favorable à cette situation. Le tissu social n’avait jamais été aussi fissuré et la cohésion sociale et le vivre ensemble aussi menacés. La politique du Mandin djallon a failli brûler le Foutah.
Il suffit d’observer certains faits et gestes pour comprendre que la Guinée est un pays à clivages ethniques et régionalistes. C’est bien une réalité que personne ne peut nier. Et tant que nous continuerons à développer ce tels réflexes, juger de façon subjective nous n’irons pas de l’avant.
Ne perdons pas de vue que le changement est un long processus parfois dur et douloureux qui donne de bons résultats. La transition en cours ne semble pas faire le contraire. Longtemps hors circuit, ceux qui voyagent souvent le savent, la Guinée doit maintenant revenir sur la scène. Sans bruit !
Tribune de Bah Mamadou