Une anecdote vraiment réelle ou très proche de la réalité en Guinée. La pyramide est inversée. Extrait du livre « L’odeur de l’argent » de Mamoudou Nagnalen Barry.
《En réalité, au pays, comme le dit une anecdote populaire, la pyramide est totalement inversée, avec les moins brillants commandant les plus brillants, créant une jalousie voire un complexe injustifié au niveau des fonctionnaires, essayant donc de faire autant ou plus que les autres, sur tous les plans, y compris la vie dans le luxe et l’extravagance. L’anecdote dit qu’après les études, les étudiants du haut de la pyramide (《excellent》 《bien》) trouvent immédiatement des emplois et se font embaucher par des institutions surtout privées. La seconde classe d’étudiants brillants (assez bien), n’arrivant pas à trouver du travail, se lance dans l’entrepreneuriat. Ces entrepreneurs qui finissent par réussir deviennent donc les patrons des employés : les étudiants de la deuxième catégorie commandent donc ceux de la première, les 《assez bien》 dirigent les «bien » et les 《excellent. Quant aux étudiants de la troisième catégorie 《passable》, n’ayant ni le niveau de devenir des employés, ni de devenir des entrepreneurs, donc sans occupation, se lancent à défaut dans les activités politiques et finissent par occuper les positions de l’administration et des institutions
républicaines, en devenant des ministres et des députés. Ces étudiants « passable» voteront donc les lois et les appliqueront aux deux premières catégories: les 《passable》 gèrent donc les « excellent », les «bien » et les 《assez bien》. Quant aux étudiants de la quatrième catégorie, les « médiocre », qui ne peuvent ni se faire employer, ni créer des entreprises ou même faire de la politique, se consacrent à l’armée et finissent par commander les trois autres catégories. Enfin, ceux même qui n’ont pas pu continuer les études et qui ont abandonné pour incapacité, s’érigent en grands féticheurs et marabouts qui manipulent à la fois les militaires, les politiciens, les hommes d’affaires et les employés. Ainsi, les plus médiocres deviennent les plus grands patrons et les plus brillants deviennent des hommes de main. Même si cette anecdote est remplie de préjugés, elle s’avère proche de la vérité par endroits, dans un pays où les hommes de compétence et d’intégrité ont démissionné et abandonné les domaines importants de la vie de leurs nations à des cadres moyens, souvent sans intégrité, se laissant ainsi commander au lieu de participer à la prise de décision.》
